La démission de M. Sesay intervient quelques heures après le paiement par le gouvernement de 18,5 millions de dollars à deux producteurs d’électricité privés.
Le ministre sierra-léonais chargé de l’Énergie a démissionné vendredi, dans un contexte de tensions liées à la fourniture d’électricité dans le pays, a-t-on informé auprès de la présidence.
Les raisons de la démission d’Alhadji Kanja Sesay n’ont pas été précisément précisées, et le ministère de l’Énergie n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Après la démission de M. Sesay, le ministère de l’Energie a été placé sous la supervision directe du président Julius Maada Bio qui sera assisté de deux autres responsables, indique un communiqué de la présidence transmis vendredi soir à l’AFP.
La démission de M. Sesay intervient quelques heures après le paiement par le gouvernement de 18,5 millions de dollars à deux producteurs d’électricité privés, 17 millions au groupe turc Turkish Karpowership et 1,5 million au groupe Transco-CLSG.
La dette due à ces deux producteurs privés est de 40 millions de dollars.
Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat si la démission de M. Sesay avait ou non un lien avec ce paiement.
Après deux mois de coupures, le courant a été rétabli à Freetown après l’annonce du paiement de 18,5 millions de dollars, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le groupe Turkish Karpowership fournit depuis 2018 de l’électricité à la Sierra Leone à partir d’une unité flottante au large. Mais elle avait réduit ses capacités de 65 à 5 mégawatts ces derniers mois en raison des difficultés des autorités sierra-léonaises à honorer le paiement de ses services.
Le ministère des Finances a déclaré vendredi avoir « payé 17 millions de dollars à Turkish Karpowership pour réduire la dette », dans un communiqué.
« Nous avons le plaisir de confirmer que l’approvisionnement en électricité a retrouvé ses pleines capacités à Freetown », a dit de son côté le groupe turc dans un communiqué.
« Nous remercions le gouvernement pour ses efforts et sa communication continue pour régler le problème » de l’approvisionnement en carburant, ce qui « nous a permis de recommencer rapidement nos opérations », at-il expliqué.
Les tensions liées à la fourniture d’électricité en Sierra Leone ces dernières semaines rappellent celles du Mali, un autre pays ouest-africain où la société d’énergie nationale peine à satisfaire la demande en raison de difficultés d’achat du carburant.
AFP