Malgré les menaces de la Fédération internationale de Football Association (FIFA), la Justice tchadienne n’a pas bronché et a empêché la tenue de l’assemblée générale élective de la Fédération tchadienne de football Association (FTFA).
Prévue pour ce 30 novembre 2023, l’Assemblée générale élective du nouvel exécutif de la Fédération tchadienne de football association (FTFA) n’a pas pu se tenir.
Objet d’un bras de fer entre les membres du Comité de normalisation (CONOR) et d’un candidat recalé, les assises ont été suspendues par une ordonnance prise par le président du tribunal de grande instance de N’Djamena, Mahamat Saleh Adoum Dabara le 24 novembre.
A la veille de cette élection, le Conseil du CONOR a attaqué la décision du tribunal, contestant la compétence du président du tribunal de N’Djamena de « connaître des différends liés aux activités sportives. » Il a demandé le retrait pur et simple de cette ordonnance pour permettre la tenue de l’assemblée.
Alors que la décision n’a pas été levée, le CONOR a tenté de faire un passage en force. Ce 30 novembre, au matin, alors que les membres du comité d’organisation préparaient la salle devant accueillir la cérémonie, des membres des forces de l’ordre les ont sommés de vider les lieux.
La contestation
Tout est parti de l’invalidation de la liste portée par Tahir Oloy Hassan pour la Présidence de la FTFA. D’après le CONOR, « les pièces fournies certains candidats de cette liste sont falsifiées, d’autres insuffisantes. » Seule, la liste portée Ibrahim Foullah Wang Laouna, ancien vice-président de la FTFA a été retenue.
Contestant ce rejet, Tahir Oloy Hassan a saisi le tribunal de N’Djamena aux fins de la suspension de cette Assemblée générale élective. Le 24 novembre, le président du tribunal de grande instance de N’Djamena, Mahamat Saleh Adoum Dabara a jugé recevable la requête de Tahir Oloy Hassan. A travers une ordonnance, il a suspendu la tenue de l’assemblée élective.
Autre contestation vient du vice-président du CONOR, Naïr Abakar. Selon des sources rapportées par des médias tchadiens, le numéro 2 du CONOR a désapprouvé sa présidente en refusant le procès-verbal adoptant l’unique liste. Comportement qui lui a valu d’être mis à l’écart par la FIFA qui lui a adressé un mail. Ce que le concerné n’a pas confirmé.
La réaction de la FIFA
Dans un courrier adressé à la présidente du Comité de normalisation, Me Jacqueline Moudeina, la Division Association Membres de la FIFA a rappelé que chaque association membre de cette instance jouit d’une indépendance et d’une autonomie à préserver de toute ingérence extérieure, qu’elle soit étatique ou autre. Ainsi, tout manquement à ces obligations peut entrainer des sanctions prévues dans les statuts de la FIFA pouvant aller jusqu’à la suspension de la fédération concernée.
« En l’espèce, nous considérons que l’ordonnance susmentionnée va indubitablement à l’encontre du principe précité. S’il devait en découler une ingérence indue dans les affaires internes de la FTFA, cette dernière pourrait être sanctionnée jusqu’à être suspendues par l’organe compétent de la FIFA. Dans un tel cas de figure, tout le football tchadien en subirait les conséquences », a écrit Kenny Jean Marie, directeur de la Division Associations Membres de la FIFA dans ce courrier.
Malgré ce rappel, la Justice tchadienne n’a pas bronché et a maintenu la suspension de cette assemblée.
La FTFA est mise sous normalisation depuis novembre 2021 après que le processus électoral ait été contesté. Le comité mis en place avait un mandat d’un an pour toiletter les textes statutaires et électoraux de la FTFA. Ce mandat a été prolongé par deux fois de six mois. Le dernier doit prendre fin ce 30 novembre 2023. Avec cette crise qui sévit, reste à savoir si la FIFA va, une fois de plus, prolonger ce mandat.
CA/te/APA