L’opposition compte sur les élections législatives et régionales, reportées au 29 avril, pour exprimer son mécontentement face aux récentes décisions politiques et législatives.
Une délégation diplomatique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se rend au Togo à partir de lundi pour dialoguer avec les différentes parties concernées, alors que le pays est en proie à des tensions politiques suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars par les députés, a annoncé l’organisation ouest-africaine.
Cette mission, dirigée par Maman Sambo Sidikou, ancien chef de la mission de l’Union africaine au Mali et au Sahel, intervient en réponse à une invitation du gouvernement togolais. Elle durera du 15 au 20 avril et vise à aborder les récents développements politiques avant les élections législatives et régionales prévues le 29 avril 2024.
Le projet de nouvelle Constitution, qui propose un changement du régime présidentiel au régime parlementaire, suscite des tensions depuis son adoption en première lecture par les députés fin mars. L’opposition craint qu’il ne serve à prolonger le mandat du président Faure Gnassingbé.
La nouvelle Constitution prévoit que le président soit désormais élu « sans débat» par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de six ans. Elle introduit également un poste de « président du Conseil des ministres» en charge des fonctions régaliennes du pays.
Les manifestations prévues par l’opposition et des groupes de la société civile vendredi et samedi pour protester contre cette nouvelle Constitution ont été interdites par les autorités. Ces manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque dans un marché de Lomé ayant entraîné la mort d’un gendarme.
L’opposition compte désormais sur les élections législatives et régionales, reportées au 29 avril, pour exprimer son mécontentement face aux récentes décisions politiques et législatives. L’Assemblée nationale est actuellement dominée par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), suite au boycott des principales formations d’opposition lors des dernières élections législatives de 2018.
Le président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père en 2005 après près de 38 ans de règne, a été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition.
Avec AFP