Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la décision controversée de l’Assemblée nationale de reporter jusqu’au 15 décembre 2024 l’élection présidentielle qui devait se tenir dans moins de trois semaines.
Le Soleil indique que « la présidentielle est fixée au 15 décembre 2024 » après que l’Assemblée nationale a voté lundi 5 février le report de l’élection. « Le président Macky Sall, non partant pour une troisième candidature, garde ses fonctions jusqu’à l’installation du nouvel élu », souligne le quotidien national qui note que, « après avoir assiégé le pupitre, les députés de l’opposition sont expulsés de la salle ». Pour contester ce qu’ils qualifient de coup d’Etat constitutionnel, « des candidats déposent des requêtes auprès du Conseil constitutionnel pour la poursuite du processus électoral ».
Toutefois, note Le Quotidien, « l’Assemblée acte le 15 décembre » comme nouvelle date de la présidentielle. « Les députés de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) et du groupe Liberté et Démocratie votent (pour le report) après l’intervention des forces de l’ordre » alors que les parlementaires ont mis « dix heures de débats polémiques axés sur les questions préjudicielles ». La conséquence de ce report est que le président sortant Macky Sall « reste en poste jusqu’à l’installation de son successeur », précise le journal qui constate « moins de troubles à Dakar que la veille ».
Sud Quotidien affirme que « l’Assemblée cautionne » le report de la présidentielle de février 2024 et vote pour la tenue du scrutin le 15 décembre 2024. Alors que « Dakar était sous haute surveillance policière », le journal note que l’opposition a été « expulsée de la salle » par les forces spéciales de la gendarmerie, précisant que le Conseil constitutionnel est le « dernier arbitre » désormais.
L’Observateur constate que « c’est passé » malgré toute la pression pour empêcher l’adoption de la proposition de loi constitutionnelle par les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) appuyés par leurs collègues de la majorité. Ces deux forces parlementaires « mutualisent leurs 105 voix » pour faire passer la proposition de loi qui risque de mener le pays « vers un embrouillamini juridique et politique », estime le journal.
Libération fait aussi remarquer que « le report est voté au forceps » par les députés du « PDS et de BBY qui +suppriment+ l’élection du 25 février 2024 ». Le député de l’opposition Guy Marius Sagna a dénoncé « un mensonge d’Etat dans le dos des populations » alors que le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, « +débranche+ définitivement Walf TV », une chaîne de télévision privée fondée par le défunt Sidy Lamine Niass, un des premiers promoteurs de médias privés au Sénégal.
Sous le double titre « Peuple trahi » et « Honte à vous », Walf Quotidien précise que c’est la licence de Walf TV qui a été retirée par les autorités. « Fermer une télé, c’est brûler la démocratie », a dénoncé Cheikh Niass, actuel patron du groupe de presse à la ligne éditoriale jugée plus proche de l’opposition alors qu’il se réclame « la voix des sans voix ». L’une des conséquences directes de ce retrait de licence est qu’une « cinquantaine d’employés seront en chômage technique dès ce mercredi », prévient M. Niass, fils du défunt Sidy Lamine Niass.
ODL/ac/APA