Des groupes jihadistes ont pris pour cible, en fin février 2023, la localité de Partiaga, dans l’est du pays, faisant plusieurs dizaines de victimes civiles et entrainant des milliers de déplacés.
Au Burkina, les insurgés s’en sont « finalement » pris au village de Partiaga, dans la région de l’Est, dimanche 26 février 2023, après plusieurs semaines de « menaces récurrentes », indique la section régionale de l’Est du Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), dans un communiqué publié, mardi 7 mars.
« Ce sont des gens de toutes les couleurs, des Blancs, des Noirs. Ils ont sillonné la ville pendant plusieurs jours avant d’attaquer », confirme un habitant de la ville, contacté par APA. Il fait surtout cas d’une embuscade, le 17 février, ayant fait plusieurs victimes parmi les soldats et les supplétifs civils et au lendemain de laquelle, l’armée « a quitté Partiaga, nous abandonnant ainsi que nos VDP qui n’étaient pas en nombre et étaient mal équipés ».
L’organisation de défense des droits humains précise que « dans la matinée du 26 février 2023, les groupes armés terroristes ont envahi la commune, tuant, détruisant des biens et emportant du bétail», indiquant qu’« en l’absence de toute intervention des FDS ; l’horreur a duré toute la journée, les VDP ayant été rapidement dépassés par les évènements ».
« Tous les bâtiments administratifs ont été brûlés, les greniers ont été brûlés, les maisons ont été brûlées », détaillent des habitants.
Citant des sources locales, le MBDHP indique qu’une soixantaine de personnes ont été tuées. Nos sources ajoutent une vingtaine de civils portés disparus, une trentaine de blessés et des milliers de déplacés vers les localités de Diapaga et de Namounou, où des manifestations ont été organisées pour soutenir aux nouveaux arrivants et pour interpeller les autorités.
A ce jour, aucun bilan officiel n’a été communiqué. Le lundi 27 février, le Gouverneur de la région de l’Est a informé que « des actions de sécurisation sont en cours et qu’un bilan de l’attaque sera établi dès que possible ». Depuis lors, plus rien.
L’Agence d’information du Burkina a rapporté que des frappes aériennes ont permis de neutraliser, dimanche dernier, des dizaines de présumés jihadistes et permis de retour de l’armée et des populations.
« A ce jour, Partiaga s’est pratiquement vidé de l’essentiel de sa population », réagit le MBDHP qui invite les autorités de la Transition à « assurer une prise en charge humanitaire conséquente à ces déplacés internes et (…) leur mission régalienne de sécurisation des populations et de leurs biens ».
Le Burkina fait face à une insurrection jihadiste qui a fait plus milliers de victimes civiles et armées et entrainant le déplacement de plus de deux millions de personnes.
DS/ac/APA