Le PAM a besoin de 23,1 millions de dollars pour venir en aide à plus de 222 000 réfugiés du Nigéria et de la République centrafricaine (RCA) actuellement accueillis au Cameroun, un financement qui garantira que l’aide humanitaire vitale puisse se poursuivre jusqu’en décembre 2024.
La plupart des familles de réfugiés dépendent de l’aide alimentaire du PAM pour survivre. L’assistance alimentaire du PAM a déjà été redéfinie pour se concentrer sur les personnes les plus vulnérables, dont la majorité sont des femmes, des ménages dirigés par des femmes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des enfants non accompagnés.
« La réduction des rations alimentaires est une prévision de l’escalade des crises de protection au Cameroun qui affecte maintenant le droit humain le plus fondamental des personnes déplacées de force dans le pays – le droit à l’alimentation. Nous sommes profondément préoccupés par le fait que de nouvelles réductions des rations pourraient perturber la cohésion sociale existante, car nous avons reçu des rapports sur le tollé des communautés de réfugiés. Nous appelons donc les gouvernements donateurs à aider les réfugiés à accéder à la nourriture dont ils ont tant besoin et à rester en bonnesanté », a déclaré le représentant du HCR au Cameroun, Olivier Guillaume Beer.
Depuis plus d’une décennie, le Cameroun est confronté à trois crises humanitaires complexes, entremêlées et prolongées qui sont restées largement sous-financées. En décembre 2023, 4,7 millions de personnes avaient besoin d’une aide humanitaire, dont plus de deux millions se déplaçaient en tant que réfugiés, personnes déplacées à l’intérieur du pays et rapatriés.
L’insécurité alimentaire dans le pays touche 2,5 millions de personnes, selon l’analyse du Cadre Harmonisé de novembre 2023. Ces chiffres représentent les taux d’insécurité alimentaire les plus élevés enregistrés dans le pays, affectant les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les communautés d’accueil, avec près de 75% des personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère situées dans les régions affectées par la crise.
Des taux alarmants de malnutrition aiguë et de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans sont également signalés dans les communautés de réfugiés. Les taux d’émaciation varient entre 10 pour cent parmi ceux qui vivent en dehors des camps dans le Nord et 17,4 pour cent dans les camps d’Adamawa et de l’Est, au-dessus des seuils d’urgence de 10% et 15% (SMART/SENS, 2022).
Mais le plan de réponse humanitaire de 371,4 millions de dollars US pour 2024 n’est financé qu’à hauteur de 5 % en février 2024. La situation n’était pas meilleure en 2023, lorsque le plan n’était financé qu’à hauteur de 28%.
Alors que le gouvernement du Cameroun fait tout son possible pour faire face à la situation humanitaire, il y a un besoin urgent de soutien supplémentaire pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels immédiats des familles touchées par la crise au Cameroun.
Le PAM et le HCR restent déterminés à travailler avec le gouvernement, les donateurs et les partenaires pour continuer à fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle aux communautés vulnérables, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, en les aidant à répondre à leurs besoins de base et à reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance grâce à des solutions à long terme pour parvenir à l’autosuffisance.
APA/te/APA