Une enquête est en cours pour déterminer les causes du naufrage.
Les opérations de recherche se sont poursuivies lundi au large du Mozambique suite à la tragique perte de vie de 96 personnes au moins dans le naufrage d’un bateau de pêche surchargé. Ce bateau, sur lequel de nombreuses familles anxieuses se sont précipitées à la suite de rumeurs d’une épidémie de choléra, a sombré dimanche soir.
« Nous avons retrouvé cinq autres corps au cours des dernières heures, portant le total à 96 décès« , a déclaré Silverio Nauaito, administrateur de la petite île au large de la province septentrionale de Nampula, où s’est déroulé le drame. Un précédent bilan établi dimanche faisait état d’au moins 91 morts.
Le bateau de pêche transportait environ 130 personnes, dont de nombreux enfants, lorsqu’il a coulé dimanche soir. Onze rescapés ont été comptabilisés, mais le nombre de personnes encore portées disparues reste inconnu.
« Le nombre exact de personnes disparues demeure incertain, car nous savons initialement qu’il y avait 130 personnes à bord du bateau. Ces données doivent être confirmées avec précision« , a souligné M. Nauaito, notant que certains corps ont déjà été réclamés.
« Les trois derniers corps identifiés étaient ceux d’enfants« , a ajouté l’administrateur de l’île de Mozambique, vers laquelle se dirigeait le navire.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de corps recouverts de couvertures gisant sur une plage.
Le secrétaire d’État de la province de Nampula, Jaime Neto, a expliqué que le navire avait coulé en raison de sa surcharge et de son inaptitude au transport de passagers. La plupart des passagers tentaient de fuir la terre ferme en raison de fausses informations sur une épidémie de choléra en cours, suscitant la panique, a-t-il ajouté.
Le Mozambique, l’un des pays les plus pauvres au monde, a enregistré près de 15 000 cas de choléra depuis octobre, avec 32 décès, selon les chiffres officiels. La province de Nampula est la plus touchée, concentrant un tiers des cas. Elle a également accueilli ces derniers mois de nombreux déplacés fuyant les attaques jihadistes dans la province voisine de Cabo Delgado, dans le nord du pays.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du naufrage, a précisé le secrétaire d’État, ajoutant que plusieurs survivants ont été hospitalisés.
L’île de Mozambique, ancienne capitale coloniale portugaise, est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Mozambique, doté d’une côte longue de 2 500 km le long de l’océan Indien, est indépendant depuis 1975. Ce pays, abritant plus de 30 millions d’habitants, est régulièrement touché par des cyclones destructeurs.
Avec près de deux tiers de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, le Mozambique a mis de grands espoirs dans l’exploitation des vastes gisements de gaz naturel découverts à Cabo Delgado en 2010. Cependant, une guérilla menée depuis 2017 par des jihadistes armés liés au groupe État islamique a perturbé cette exploitation. Plus de 5 000 personnes ont été tuées et près d’un million ont dû fuir leurs foyers depuis le début de ce conflit.
Le groupe pétrolier TotalEnergies, anciennement Total, a suspendu en mars 2021 un vaste projet après une attaque jihadiste d’envergure, ayant entraîné des pertes de vies – le bilan reste incertain – parmi la population locale et ses sous-traitants.
AC/APA avec Afp