Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la « campagne silencieuse » du président Macky Sall auprès des foyers religieux, en marge du Gamou ou Mawlid, pour son candidat, le Premier ministre Amadou Ba, à quatre mois de l’élection présidentielle.
Bés Bi note une « Tivaouane Sy enchantée » après la visite de Macky Sall dans la ville sainte située à près de 70 kilomètres de Dakar en prélude du Gamou, un événement annuel où les musulmans de la confrérie Tidiane soufie célèbrent l’anniversaire de la naissance du prophète de l’islam, Mohammed. Le chef de l’Etat sénégalais qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat à la présidentielle de février 2024 a profité de ce séjour pour « présenter son candidat au khalife » général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour.
« Je vous demande de prier pour que Amadou Ba soit mon successeur », a plaidé le Président Sall auprès du guide religieux, estimant dans le journal que l’exaucement de cette prière pourrait éviter au pays certaines menaces qui le guettent : « Vous devez faire face aux extrémismes qui sont à nos portes et chez nous ». En réponse à Macky Sall, le khalife a lancé comme pour prophétiser : « Amadou Ba, le futur président ».
Plus affirmatif, Le Quotidien indique que « le khalife vote Amadou Ba » pour la présidentielle de 2024 à laquelle l’actuel Premier ministre est désigné pour être le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir). « Nous prions pour votre élection », a déclaré Serigne Babacar Sy Mansour après la visite du Président à Tivaouane en marge de la célébration de l’édition 2023 du Gamou, prévue dans la nuit de mercredi à jeudi.
« +Amadou Ba futur Président+, a lancé, devant Macky Sall, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour, qui, malgré son état de santé fragile, a reçu personnellement la délégation présidentielle et saisi l’occasion pour adouber le candidat de la mouvance présidentielle. +Nous prions pour votre élection et prions également pour que le Sénégal émerge davantage sous ton futur magistère+, déclarera le guide religieux qui a prié pour le Président Macky Sall, lui souhaitant +un après-pouvoir apaisé+ », rapporte le journal dirigé par Madiambal Diagne, un proche de Macky Sall.
Sous le titre « Macky parle tout Ba… pour Amadou », L’Observateur, le quotidien du groupe de presse du célèbre chanteur Youssou Ndour, souligne que le président sénégalais sortant mène une « campagne silencieuse pour son candidat » en direction de la présidentielle de 2024. Le journal note que « le Président +confie+ son Premier ministre aux khalifes généraux de Tivaouane, Ndiassane, Médina Baye », entre autres et parmi les nombreux foyers musulmans d’obédience soufie du pays.
En plus de « la prière +prémonitoire+ de Serigne Babacar Sy Mansour » pour le candidat de BBY, Macky Sall précise en outre que « la prière est importante pour la victoire, mais il faut aussi aller voter le jour-J », précisément le 25 février 2024.
A propos de la « multiplication des candidatures » pour cette présidentielle, Walf Quotidien craint un « risque de brouillage de l’offre politique » alors que des spécialistes estiment que « c’est le leadership qui va faire la différence » dans cette élection. « +Si les projets de société sont différents, l’offre programmatique sera en fonction des profils, des approches et des projets de société+, affirme Mamadou Sy Albert, journaliste et analyste politique. Mais selon lui, la grande question c’est de savoir comment les candidats vont s’y prendre », souligne le journal.
Au milieu de ces manœuvres politiques à l’approche de la présidentielle, Sud Quotidien fait remarquer que « les Sénégalais trinquent » à cause de la « hausse continue des prix des denrées » de première nécessité. « En 2022, l’inflation des prix à cause de la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine avait beaucoup impacté les ménages. L’Etat du Sénégal avait dès lors pris des initiatives et donné des directives d’application immédiates pour soulager les ménages. Toutefois, il est regrettable de constater que l’effet attendu n’a pas eu lieu, les ménages continuent de trinquer », indique le journal.
Chef du service régional du commerce de Dakar, Amadou Touba Niane estime dans le quotidien que « la fixation des prix de certaines denrées est caduque depuis le mois d’avril ». En revanche, « l’Etat doit revoir sa politique de subvention », conseille l’économiste Mor Gassama.
ODL/ac/APA