Les journaux sénégalais, parvenus ce vendredi à APA, traitent essentiellement de l’actualité politique en mettant l’accent sur les prémices du dialogue voulu par le président Macky Sall.
« Sall retrouvailles », barre à sa Une Le Quotidien qui annonce le début du dialogue au Grand Théâtre où Macky Sall présidait la cérémonie officielle du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire.
« On oublie tout et on recommence […] Macky Sall et Khalifa Sall se sont donné l’accolade. Macky Sall et Habib Sy se sont chaleureusement salués. Macky Sall a félicité Barth’ (Barthélémy Dias), qui a affiché un sourire aussi énorme que les surprises produites par la journée d’hier. C’était le dialogue avant l’heure », commente le journal.
Poursuivant, ce dernier souligne que « Khalifa Sall et Macky Sall ont décidé d’enterrer la caisse d’avance à l’origine de l’inéligibilité de l’ancien maire de Dakar. On est sur un air de réconciliation ».
Par ailleurs, la presse a largement relaté les mots de félicitation de Macky Sall pour l’actuel maire de Dakar et ses prédécesseurs. Macky Sall a serré la main à Barthélémy Dias, le maire de la capitale sénégalaise, à Khalifa Sall et à Soham Wardini, ses deux prédécesseurs, ainsi qu’à Habib Sy, tous des leaders de l’opposition conviés à la concertation avec la majorité présidentielle.
A l’endroit de l’édile de Dakar, Macky Sall a déclaré : « Je dirai à ton père que tu as bien travaillé », souligne Le Quotidien.
Vox Populi relate « les clins d’œil appuyés de Macky au trio (Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Soham Wardini) » là où Le Témoin parle de « dialogue avant l’heure (ou avant leurres) ». « Entre accolades, sourires complices, tapes à l’épaule et clins d’œil complices…comme larrons en foire ! », commente Le Témoin.
En lançant son appel au dialogue, Macky Sall a fait miroiter à Khalifa Sall et à Karim Wade une amnistie des faits pour lesquels ils ont été condamnés à des peines de prison les privant des droits de voter et de se faire élire.
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), l’ex-parti au pouvoir, a ainsi accepté de prendre part à cette concertation si certaines conditions sont réunies, notamment la révision du procès de Karim Wade, l’un de ses leaders.
Le chef de l’opposition et maire de Ziguinchor (Sud), Ousmane Sonko, a refusé de prendre part à ce dialogue. Le F24, une coalition constituée d’une centaine d’organisations politiques et de la société civile, a également refusé d’y participer.
Le chef de l’Etat a en effet lancé son appel au dialogue avec les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations dans les rangs de l’opposition.
Avec cette rencontre, « l’isolement de Sonko prend forme », affirme WalfQuotidien. « Sa mise à l’écart du jeu politique […] risque de devenir une réalité. Ousmane Sonko, l’opposant le plus farouche de tous, devra apprendre à ne plus compter sur ses alliés, en l’occurrence Khalifa Sall et son lieutenant Barthélémy Dias, au regard de ce qui s’est passé hier », soutient le même journal.
EnQuête abonde dans le même sens en affirmant que « le dialogue politique initié par le président de la République met à rude épreuve les relations au sein de YAW », la coalition Yewwi Askan Wi, que dirigent Khalifa Sall et Ousmane Sonko.
« Tout le monde manœuvre, chacun ne défendant que des intérêts », note-t-il, précisant qu’« entre Macky Sall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade, c’est le temps des calculs ».
« Des ennemis d’hier ont été vus main dans la main, sourire aux lèvres, discutant comme de vieux amis », relève L’Observateur, quand Bés Bi Le Jour dit qu’il s’agissait de la « première scène du dialogue ».
« Dans un contexte de dialogue politique annoncé, c’est un fait politique qui ne laisse pas indifférent, le leader de Taxawu Senegaal (Khalifa Sall) étant partant pour recouvrer son éligibilité », poursuit-il.
« Devant le rapprochement des responsables de Taxawu Senegaal avec Macky Sall, Bamba Fall ne manquera certainement pas de rire sous cape. Après Khalifa Sall, qui accepte le dialogue au nom de sa remise en selle, Barthélémy Dias est en train de mordre à l’hameçon du président Sall, qui lui jette des fleurs », commente Tribune.
ARD/ac/APA