Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les réactions de condamnation et controversées autour de l’attaque d’un bus au cocktail Molotov, en marge des manifestations liées au placement sous mandat de dépôt de l’opposant Ousmane Sonko, à six mois de la présidentielle pour laquelle la coalition de Macky Sall n’a pas encore désigné de candidat au moment où l’équipe nationale féminine de basketball s’apprête à disputer une demi-finale de Coupe d’Afrique face au Mali alors que Sadio Mané et Cie cherchent une seconde jeunesse dans le championnat saoudien de football.
Sud Quotidien effectue un « retour sur les lieux du +crime+ » qui a concerné l’« attaque d’un minibus de l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu) », des véhicules communément appelés « bus Tata » et note que « la piste criminelle se précise ». « La sortie du ministre de l’Intérieur, en charge de la sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, après l’attaque d’un minibus de la ligne 65 au cocktail Molotov avant-hier, mardi 1er août 2023, à hauteur des Maristes, dans la banlieue dakaroise, a suscité des réaction mitigées et doutes chez certains Sénégalais », souligne le journal.
« Mais le propriétaire du véhicule, contacté par la rédaction de Sud Quotidien, et le chauffeur qui a réagi sur les médias en ligne, confortent la version officielle : l’incendie du bus est d’origine criminelle. Le Parquet de Dakar a ouvert une information judiciaire pour appréhender les auteurs, lançant du coup un appel à témoins. En attendant, à Thiès, des bus Tata ont été aussi incendiés », remarque le quotidien.
Au regard de cette situation, Bés Bi fait savoir que « ça s’embrase » avec la « série d’attaques au cocktail Molotov » dans le pays. Le journal souligne « qu’après le bus de Yarakh, trois autres ont été incendiés à Thiès » là où « lundi, des individus encagoulés ont brûlé un camion à Yarakh ». Évoquant le sujet en Conseil des ministres mercredi, le président Macky Sall a déploré ces « actes de subversion prémédités » et promet que les auteurs « seront mis hors d’état de nuire ».
Le Soleil indique aussi que « le président rassure » pendant que « la Section de recherches de la gendarmerie s’active » pour retrouver les auteurs de l’incendie du bus de Yarakh, un « acte terroriste » qui a coûté la vie à deux personnes et fait cinq blessés. « Face aux tentatives de subversion et de déstabilisation, et au regard des menaces et violences préméditées, le président de la République a tenu à rassurer les populations que toutes les dispositions appropriées sont prises par l’Etat pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’étendue du territoire national », relève le quotidien national dans le communiqué du Conseil des ministres d’hier.
Sur la « succession de Macky Sall » à six mois de l’élection présidentielle à laquelle il a décidé de ne pas participer, Le Quotidien décèle une « Faye (faille) dans la candidature » en voulant dire que le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, est le choix de « la belle famille » du président Sall. En effet, « la belle famille du président Macky Sall porterait la candidature du président de l’Assemblée nationale pour l’opposer aux candidats déjà annoncés. Seulement, certains des caciques qui sont déjà sortis du bois n’entendent pas se laisser faire sans réagir », estime le quotidien.
A ce sujet, L’Observateur révèle qu’une « rencontre décisive » entre Macky Sall et « les prétendants et les têtes de pont de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) », la coalition présidentielle, est prévue aujourd’hui au palais de la République pour dévoiler le « choix de Macky » pour la présidentielle de février 2024. « C’est une journée décisive pour l’avenir de la coalition au pouvoir. Le président Macky Sall qui a convoqué aujourd’hui, jeudi, au palais, les leaders de Benno Bokk Yakaar et les candidats à la candidature pour la présidentielle de février 2024, veut saisir l’occasion pour rapprocher les positions, mais aussi permettre à ses alliés d’exprimer leur choix sur le candidat qui devra porter le flambeau de la majorité aux prochaines joutes électorales », souligne le journal qui s’intéresse aussi à la « vie politique sans Sonko » au Sénégal.
« Quelle est la recomposition politique qui s’impose dorénavant ? Le placement en détention de Ousmane Sonko et la dissolution de son parti Pastef/Les Patriotes vont-ils entraîner une redistribution des cartes dans le milieu politique sénégalais ? Comment se comportera la sphère sans celui qui incarnait le leadership de l’opposition à travers sa combativité, son engagement et sa capacité de mobilisation ? Que deviendra tout cet électorat jeune derrière Ousmane Sonko et le Pastef », entre autres questions auxquelles « des analystes politiques apportent des réponses à visage découvert et couvert » dans le journal.
Face à la dissolution de Pastef et l’emprisonnement de Ousmane Sonko, Walf Quotidien estime de son côté que Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple), la principale coalition de l’opposition, doit « s’adapter ou périr » parce que « des lendemains incertains » se dessinent sans aucun doute pour elle.
« Les ambitions présidentielles du patriote en chef sont pratiquement tombées à l’eau. A quelques mois de cette présidentielle, le pouvoir a concocté un dossier judiciaire de huit chefs d’inculpation et l’a placé sous mandat de dépôt. Le débat est actuellement agité sur la perte ou non de son éligibilité par rapport à ses diverses condamnations aussi bien dans l’affaire Sweet Beauté que le dossier en diffamation l’opposant au ministre Mame Mbaye Niang. Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir a procédé à la dissolution de son appareil politique, Pastef/Les Patriotes », rappelle le journal, s’attendant à une recomposition de YAW face à la situation trouble du charismatique leader de la coalition.
En football, Stades fait focus sur le gardien Edouard Mendy, le défenseur et capitaine Kalidou Koulibaly et le leader technique de l’équipe nationale du Sénégal Sadio Mané, trois joueurs qui constituent « la colonne vertébrale des Lions » et qui ont décidé de « s’exiler » en Arabie Saoudite dans un championnat en plein essor enregistrant ces derniers mois l’arrivée de plusieurs ténors du ballon rond, dont le Portugais Cristiano Ronaldo, les Français Karim Benzema et Ngolo Kanté ou encore l’Algérien Riyad Mahrez, entre autres stars du football moderne.
Face à la nouvelle vague d’internationaux sénégalais vers ce pays du golfe, des experts interrogés par le quotidien sportif notent que « l’équipe nationale pourrait en bénéficier » parce qu’il « n’y aura pas de conséquences sportives » pour les sceptiques qui craignent une baisse de niveau dans le championnat saoudien.
A ceux-ci, des techniciens comme Souleymane Diallo, entraîneur de Guédiawaye football club, un club de première division sénégalaise, répondent qu’il « vaut mieux jouer 17 matchs en Arabie Saoudite que de jouer trois matchs en Premier League » anglaise. Sachant que les places de titulaires de ces trois joueurs sénégalais étaient déjà menacées à Chelsea (Angleterre) et au Bayern Munich (Allemagne) au moment où des contrats lucratifs leur étaient proposés par leurs nouveaux clubs saoudiens, à quelques mois de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can) prévue début 2024 en Côte d’Ivoire. Le Sénégal, vainqueur de la précédente édition organisée au Cameroun pour la première fois de son histoire, doit s’y rendre pour défendre son titre.
En basketball, Stades se fait l’écho de la demi-finale de l’Afrobasket féminin qui se déroule actuellement à Kigali, au Rwanda, entre le Sénégal et le Mali, un match qui va se jouer à 19 heures temps universel et sonnera comme une « revanche ou confirmation ». Les Lionnes ont battu (77 – 80) hier, en quarts de finale, leurs homologues camerounaises alors qu’elles avaient perdu face au Mali en début de compétition. C’est pourquoi le quotidien sportif estime que cette rencontre, en plus d’être un derby entre deux pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest, aura l’air d’une « revanche ou d’une confirmation ».
ODL/ac/APA