Les avocats protestent contre l’ingérence de l’Exécutif dans les procédures judiciaires en cours.
Le collectif des avocats de Guinée a décidé d’appeler à une journée sans audience. Cette décision des robes noires a été prise le 11 mai à la suite de la libération des leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) à savoir Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo BAH.
Ces activistes ont été libérés par le ministre de la justice sans le respect d’aucune procédure judiciaire en la matière après neuf mois de détention provisoire, estiment les avocats grévistes. Cette mesure est pourtant le fruit de la médiation menée depuis plusieurs jours par les religieux pour rapprocher pouvoir et Forces vives de Guinée.
Le mouvement d’humeur des avocats a pour conséquence de rendre momentanément impossible la reprise du procès du 28 septembre après que le tribunal a constaté l’absence des avocats. A la Cour d’appel de Conakry, les dossiers du jour ont été renvoyés.
A la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières également, les audiences pourraient être paralysées à cause de la grève des avocats. A 10h 30, les audiences qui démarrent habituellement un peu tôt n’avaient pas commencé.
Jeudi dernier, abordant le sujet relatif à la libération de Foniké Mengué, d’Ibrahima Diallo et Billo Bah, le porte-parole du gouvernement avait indiqué que ces trois membres du FNDC seront jugés.
« Leur libération ne met pas fin aux poursuites judiciaires. Ils (Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah) ont juste été mis à la disposition des religieux pour répondre à une doléance de ces sages que nous avons invités pour intercéder. Ils recouvrent leur liberté en attendant l’ouverture de leur procès qui devrait intervenir la semaine prochaine », avait déclaré Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes, télécommunications et de l’Economie Numérique.
En Guinée, gouvernement et forces vives n’arrivent toujours pas à s’entendre sur la conduite de la transition. Malgré les mesures d’apaisement obtenues par les chefs religieux du pays, les manifestations restent programmées par les forces vives. Le premier jour des manifestations a été sanglant avec, selon les FVG, un bilan de 7 morts et de plusieurs blessés dont certains grièvement.
ASD/ac/APA