Le gouvernement guinéen a déploré les violences meurtrières enregistrées à Conakry suite aux manifestations des Forces Vives réprimées par les forces de maintien de l’ordre.
Mercredi 10 mai, la capitale guinéenne a théâtre des manifestations qui ont été réprimées. Cette marche censée être pacifique a fait 7 morts dont certains par balles, selon un bilan fourni par les organisateurs, a savoir les Forces vives de Guinée, regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques.
En conseil des ministres du jeudi 11 mai, le président et le premier ministre de la transition ont réagi. « Ils ont souhaité que les acteurs politiques retrouvent de la sérénité pour faire en sorte que le dialogue et l’échange puissent être les moyens de règlement de nos contradictions», a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du Gouvernement.
Selon le ministre, Mamadi Doumbouya, a également exprimé son inquiétude face au comportement de certains acteurs politiques qui, déclare-t-il, « au mépris de toute la bonne volonté et de la main tendue du chef du gouvernement, continuent à attiser les tentions qui pourrissent les relations et la bonne vie entre nous dans la société ».
Poursuite des manifestations
Cependant, les autorités n’ont pas annoncé l’ouverture d’une enquête suite aux violences ayant découlé de ces manifestations.
De leur côté, les Forces vives n’entendent pas relâcher la pression. Elles ont appelé au maintient des manifestations sur l’étendue du territoire. « Face à cette situation inacceptable, les Forces Vives de Guinée ont décidé de poursuivre les manifestations pacifiques et citoyennes sur toute l’étendue du territoire national pour les journées des 17, 18, 24 et 25 mai 2023 », ont annoncé les responsables de cette entité jeudi soir.
En réponse, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’en s’inscrivant dans cette dynamique, les Forces Vives montrent leur volonté de continuer à « compter le nombre de victimes de leurs manifestations » malgré les mesures d’apaisement prises par les autorités a déclaré Ousmane Gaoual Diallo. Au soir du premier jour des manifestations, trois activistes membres du Front national pour la défense de la Constitution ont été libérés après près de dix mois de détention préventive.
Amnesty International confirme la mort de deux personnes par balle
La situation de ces derniers jours en Guinée préoccupe les organisations internationales de défense des droits de l’homme.
Ce vendredi 12 mai, Fabien Offner, chercheur au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, a déploré une fois de plus, qu’en dépit de tous les engagements pris par les autorités de la transition depuis leur arrivée au pouvoir, « des Guinéens ont été tués et blessés par balle dans les rues de Conakry ».
« Nous avons eu la confirmation par diverses sources de la mort par balle d’au moins deux jeunes hommes, et de la blessure de plusieurs autres, dont certains après avoir été heurtés par des véhicules. Amnesty International appelle les autorités à immédiatement cesser le recours aux armes à feu et l’usage excessif de la force lors de manifestations », a déclaré Fabien Offner.
Amnesty International invite également les autorités de Conakry à abandonner les poursuites judiciaires contre Saikou Yaya Barry, secrétaire exécutif du parti l’Union des Forces Républicaines, pour avoir « simplement exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ».
L’organisation internationale de défense des droits de l’homme appelle les autorités guinéennes à respecter strictement les lois et engagement sur l’utilisation des armes à feu, à mener des enquêtes approfondies pour déterminer les circonstances dans lesquelles des personnes ont été tuées et blessées, et à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique a indiqué l’organisation ce vendredi 12 mai 2023.
ASD/ac/APA