Une délégation de neuf membres de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) du Burkina Faso a effectué une mission d’échanges auprès de l’OQSF du Sénégal du 18 au 22 décembre 2023.
Ces dernières années, l’écosystème financier dans l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) a connu des mutations importantes. Ces dernières ont engendré de nouveaux auxiliaires financiers que sont les émetteurs de monnaies électroniques. L’apparition de ces acteurs s’est accompagnée d’une mutation comportementale des usagers qui sont devenus de plus en plus exigeants.
Pour prendre en charge les préoccupations des populations, les pays de l’Uemoa ont entrepris la mise en place d’Observatoires de la Qualité des Services Financiers (OQSF). Le Sénégal dont l’OQSF a été créé en 2009 en est le pionnier. C’est à ce titre qu’une délégation de l’OQSF du Burkina Faso, créé en 2020, a séjourné à Dakar du 18 au 22 décembre pour s’imprégner de l’expérience sénégalaise en matière de conduite des activités d’un OQSF.
« Nous voulons opérationnaliser l’OQSF du Burkina Faso. Nous sommes donc venus passer une semaine d’immersion avec nos confrères du Sénégal. Notre centre d’intérêt était la conduite de la médiation financière. Les médiateurs sénégalais nous ont transmis les aptitudes et attitudes à avoir pour réussir une médiation et concilier les positions entre les prestataires des services financiers et les usagers de ces services. Cela est très important parce que c’est beaucoup plus un aspect comportemental que textuel », a souligné le Secrétaire technique de l’OQSF du Burkina, Lin Hien.
Ce conclave a vu également la participation du Secrétaire exécutif de l’OQSF du Niger, Amadou Altiné qui a magnifié la démarche de ses pairs burkinabè. « Cette rencontre d’une semaine nous permettra de poser les bases solides pour la structure sous-régionale que nous avons l’intention de créer avec l’appui de la Banque centrale », a-t-il déclaré.
Selon le Directeur exécutif de l’OQSF du Sénégal, Habib Ndao, les nouveaux services financiers ont généré des risques émergents tels que la fraude, l’escroquerie… Celles-ci exigent une harmonisation des positions des observatoires pour une meilleure protection des usagers, mais aussi accompagner l’ensemble des régulateurs dans leurs missions.
« Les observatoires ont décidé de coordonner leurs efforts, d’apprendre des blocages et des erreurs de ceux qui avaient été créés comme celui du Sénégal pour une meilleure protection du système financier. Car, il ne suffit pas juste de protéger les usagers, mais il faut aussi protéger l’écosystème composé des banques, des compagnies d’assurances et des Services financiers décentralisés », a indiqué M. Ndao.
ARD/ac/APA