Conakry a décidé de développer, seul, le barrage hydroélectrique de Koukoutamba, alors que le projet était porté par l’OMVS.
L’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal a exprimé « un profond regret », suite à la décision des autorités de transition de suspendre la participation du pays à l’institution sous-régionale.
« L’Organisation s’attèlera, en relation avec ses Hautes instances, à trouver les solutions appropriées aux raisons évoquées », a indiqué l’OMVS ce jeudi 20 juillet 2023, dans un communiqué transmis à Apa.
L’OMVS ajoute qu’elle continuera à contribuer au développement économique et social du bassin du Fleuve Sénégal conformément aux objectifs pour lesquels elle a été créée.
La Guinée décide de faire cavalier seul
Cette tentative d’apaisement de l’OMVS ne semble pas passer pour le moment. En Conseil des ministre jeudi 20 juillet, le président de la transition a instruit le premier ministre et le ministre de l’Énergie de proposer un nouveau redimensionnement du barrage Koukoutamba, désormais déclaré d’utilité publique.
« Les dimensions effectuées pour le compte de l’OMVS seront abandonnées. La Guinée va développer le barrage », a annoncé Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte-parole du gouvernement de transition. La Guinée reproche à l’OMVS d’accuser un retard dans le financement de cet ouvrage hydroélectrique situé dans le nord du pays.
Pour Conakry, il est inadmissible que les ressources de la Guinée restent en état de projet pendant 20, 30 ans alors que, « nous avons des besoins énergétiques », a déploré M. Diallo, ajoutant que « la quote-part qui était demandée à ces pays-là (Sénégal, Mali, Mauritanie) pour la réalisation du barrage de Koukoutamba est très marginale »
« L’essentiel du financement est un prêt concessionnel qui tourne autour de 150 à 200 millions de dollars. Si ces pays-là ne sont pas capables de mettre la main à la poche, la Guinée prendra ses responsabilités », a averti le porte-parole du gouvernement de Bernard Goumou.
Plus loin, le ministre porte-parole ajoute que si l’OMVS a besoin de l’énergie de la Guinée, « elle doit mettre de l’argent pour faire en sorte que la Guinée jouisse de ses ressources naturelles », a-t-il soutenu.
Par rapport à un éventuel retour de la Guinée sur sa décision, le porte-parole du gouvernement de la transition n’a pas voulu être clair. Il a laissé croire que si les exigences de la Guinée sont satisfaites, la donne pourrait changer.
ASD/ac/APA