A compter du 16 septembre prochain, le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques commerciales passe de 3,00 % à 3,25 %.
Au cours du deuxième trimestre de l’année 2023, le taux d’inflation dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est situé à 4 % après 5,8 % le trimestre précédent. Malgré cette tendance baissière, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé, ce mercredi 6 septembre, de relever son taux directeur de 3,00 % à 3,25 %.
Cette résolution va entrer en vigueur le 16 de ce mois, a fait savoir le Gouverneur de la Bceao, Jean Claude Kassi Brou. Il présidait, à Dakar, la 3e session du Comité de politique monétaire de l’institution émettrice.
« Cette décision intervient dans un contexte de montée des incertitudes au niveau régional, de persistance des tensions inflationnistes, de renchérissement des conditions financières sur les marchés internationaux et de moindre mobilisation de ressources extérieures », a expliqué le Gouverneur de la Bceao.
Poursuivant, il a indiqué que « la hausse des taux directeurs vise donc à anticiper et à contenir l’impact de ces facteurs de risque sur les perspectives macroéconomiques de l’Union. »
Cette nouvelle hausse du taux directeur devrait par ailleurs aider la Banque à mieux maîtriser l’inflation qui, selon les objectifs de l’institution monétaire, ne doit pas dépasser la barre des 3 %.
Ce derniers temps, les États de l’union ont aussi eu du mal à lever des fonds auprès des bailleurs internationaux du fait du durcissement des politiques monétaires. Le marché régional a ainsi joué un rôle important pour permettre aux uns et aux autres de bénéficier des fonds nécessaires à leur fonctionnement.
Selon Jean Claude Kassi Brou, sur les six premiers mois de l’année 2023, les Etats ont mobilisé sur le marché financier régional plus de 5000 milliards de francs CFA.
Pour le Gouverneur de la Bceao, cet important appui du marché régional devra être accompagné par une mobilisation plus importante des ressources internes. Cela permettra aux États d’être plus autonomes et facilitera également l’exécution de divers dépenses sociaux, a-t-il souligné.
ARD/ac/APA