Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent sur une diversité de sujets marquée par les tensions pré-électorale et sociale cristallisées en grande partie par les différentes batailles engagées, depuis la prison, par l’opposant Ousmane Sonko avec l’administration qui refuse de lui remettre les fiches de parrainage malgré la décision d’un juge de Ziguinchor (sud).
L’Observateur note que le président Macky Sall « confine ses ministres au Sénégal » quelques jours après avoir nommé un nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba, sur lequel il a également porté son choix pour être le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), à l’élection présidentielle de février 2024. C’est donc face à « l’obligation de descendre sur le terrain (pour rencontrer les électeurs), le suivi des chantiers » que le chef de l’Etat sortant a « décidé de la restriction des voyages à l’étranger » de ses ministres, explique le journal, précisant que « les représentations diplomatiques du Sénégal (sont désignés) pour agir au nom de l’Etat ».
Dans un contexte pré-électoral tendu et marqué par l’emprisonnement du leader de l’opposition Ousmane Sonko, Walf Quotidien indique que Macky Sall « divise l’intelligentsia » qui se livre à une « guerre de manifestes, de lettres ouvertes, de pétitions », entre autres. « Entre le régime de Macky Sall et bon nombre d’intellectuels, notamment des universitaires, la mayonnaise peine à prendre. L’intelligentsia s’est illustrée, ces deux dernières années, par des manifestes, tribunes… pour dénoncer +des abus de pouvoir, un effondrement de l’Etat de droit+ » sous le président sénégalais qui a décidé toutefois de ne pas briguer un troisième mandat, souligne le journal.
Bés Bi note que « le spectre de juin » guette le pays en raison de la « fermeture des universités » alors que « les étudiants sont en ordre de bataille pour la reprise des cours ». Dans la journée du lundi 23 octobre, des amicales d’étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont été « dispersées » par les forces de l’ordre alors qu’elles voulaient faire face à la presse. Des « arrestations » aussi ont été notées dans la région de Diourbel (centre) avec des « pro-Sonko ciblés », note le journal.
« Les braises du feu qui avaient consumé des bâtiments de l’Université, en juin dernier, sont encore dans l’esprit des autorités politiques et universitaires. Et le bulletin des renseignements donne des prévisions d’une atmosphère de tension qui ne militerait pas en faveur d’une reprise des cours. Le climat politique avec les dossiers de Ousmane Sonko a dicté l’interdiction de toute manifestation ou conférence de presse des amicales d’étudiants. Certains d’entre eux sont surveillés comme du lait sur le feu », explique le journal.
Le quotidien souligne en outre que le maire de Ziguinchor (sud), arrêté depuis fin juillet, « se tourne vers la Cena », la commission électorale nationale, « pour disposer de fiches de parrainage » après le refus opposé par la Direction générale des élections (DGE) suite au jugement rendu par le tribunal de Ziguinchor demandant la réintégration du farouche opposant au régime de Macky Sall sur les listes électorales.
En plus de cette bataille pour récupérer les fiches de parrainage pour la présidentielle, le candidat classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages « voudrait retourner à la prison de Sébikotane » en dépit de la reprise de « sa grève de la faim » qui oblige son internement depuis plusieurs semaines à l’hôpital Principal de Dakar, affirme Le Quotidien. Pour Sud Quotidien, Ousmane Sonko « exige » plutôt « d’être ramené à la prison de Sébikotane » à cause du « non-respect des engagements pris devant les chefs religieux et le comportement hors-la-loi de l’Etat » qui refuse de réinscrire son nom sur les listes électorales malgré la décision du juge Sabassy Faye.
Sud Quotidien évoque « le règne de l’arnaque » qui dicte sa loi sur « l’émigration clandestine vers les Etats-Unis d’Amérique ». « Parallèlement à la voie maritime avec des pirogues de migrants à destination des Îles Canaries en Espagne qui ne désemplissent pas depuis quelques mois, des Sénégalais partent en masse aux Etats-Unis en passant par le Nicaragua. La ruée avec le pays de l’oncle Sam a causé la rareté du billet d’avion à destination du Nicaragua, un pays de transit pour les nombreux migrants sénégalais. Pis, des candidats au voyage se font arnaquer », révèle le journal.
ODL/te/APA