La réforme du système de soins de santé, la concurrence dans le marché des carburants et les grèves des enseignants sont les principaux sujets traités par la presse hebdomadaire marocaine parue ce samedi.
Abordant la réforme du système de soins de santé, +La vie éco+ écrit que la médecine de famille et le système d’information hospitalier intégré constituent le plan d’action pour l’année prochaine et démontrent surtout l’approche graduelle adoptée par le gouvernement pour révolutionner le système des soins afin d’assurer une prise en charge hospitalière et financière adéquate des citoyens.
Le médecin de famille est le premier contact des patients dans un établissement public de soins, le plus proche possible, pour établir le diagnostic préliminaire, relève l’hebdomadaire.
Ces futurs médecins spécialisés seront aussi les premiers à ouvrir un dossier médical personnel numérique des patients, un support digital qui va pouvoir suivre le citoyen dans tous les établissements de soins auxquels il devrait éventuellement s’adresser, ajoute-t-il.
Il s’agit justement de ce système d’information hospitalier intégré (SIH) sur lequel le ministère de la Santé investit lourdement et qui est favorable à l’éclosion de tout un écosystème Healthtech au Royaume avec des start-up locales innovantes, appuyées par des multinationales de renommée, estime-t-il.
Abordant l’amende transactionnelle décidée par le Conseil de la concurrence pour mettre fin aux procédures contentieuses ouvertes à l’encontre de neuf sociétés pétrolières soupçonnées d’entente sur les prix, +Telquel+ souligne qu’ »enfin justice est faite serait-on tenté de dire, tant cette mauvaise telenovela a pris en otage le débat public depuis presque dix ans ».
Les Marocains espéraient qu’à l’immensité de la faute devait naturellement succéder l’immensité de la sanction, mais la somme de 1,84 milliard de dirhams que doivent payer ces sociétés “est faible” et “insignifiante”, déplore le journal.
Laissés en roue libre depuis la libéralisation des prix à la pompe et profitant des déboires de l’unique raffinerie du royaume, la Samir, les grands distributeurs ont imposé leur loi dans un marché systémique, impactant l’ensemble de l’économie, relève-t-il.
L’opacité fut telle que, bien souvent, les fluctuations des prix dans les stations-services n’avaient plus aucun lien avec les cours du brut à l’international, constate-t-il, notant que les pétroliers “ont appliqué cette règle inique selon laquelle les hausses prennent l’ascenseur et les baisses l’escalier”.
Evoquant les conséquences des grèves des enseignants, +La Nouvelle Tribune+ voit dans le gel du nouveau statut des enseignants décidé par le gouvernement “un grand ouf de soulagement”, notant que le bras de fer engagé par les enseignants, avec une grève massive de plusieurs semaines qui a entraîné l’arrêt des cours et des classes, a fini par leur être favorable.
Certes, les enseignants font grève pour améliorer les conditions d’éducation, mais les enfants se voient priver de cours et pèsent sur l’organisation de leurs parents qui ont des contraintes professionnelles, constate-t-il.
Alors qu’économiquement le pays se développe, le niveau d’éducation de la population doit s’améliorer parallèlement parce que le Maroc a besoin de plus en plus de ressources qualifiées, enseignants compris, ajoute-t-il.
Le chantier de la réforme de l’enseignement est colossal et la grève des enseignants n’en est que le symptôme le plus apparent, mais les autorités semblent avoir pleinement pris la mesure de ces enjeux, comme en témoigne l’implication du Chef de gouvernement et la mobilisation de différents portefeuilles ministériels autour d’une commission chargée du suivi de la refonte du statut des fonctionnaires de l’Éducation nationale et de leurs revendications, notamment salariales, rappelle la publication.
Même son de cloche chez +Finances News hebdo+, qui estime que le gouvernement et les syndicats “ont pu finalement accorder leur violon”, précisant que le gel du nouveau statut et son amendement pour améliorer les revenus des fonctionnaires de l’Education nationale, témoigne d’une volonté de dialogue et de compromis.
Mais, pour l’heure, seule compte la fin des grèves successives qui ont plombé le système éducatif et fait des écoles marocaines des déserts du savoir, estime l’hebdomadaire.
Les heures de classe perdues ne sont pas simplement des chiffres sur un calendrier, mais plutôt une perte sèche en termes d’opportunités éducatives, estime-t-il.
Le gouvernement ne doit pas attendre d’être au pied du mur pour réagir et proposer des solutions, car, quoi qu’on dise, le mal est fait, au regard de toutes ces semaines où les élèves ont été contraints à faire, note-t-il.
HA/APA