Le secteur digital, les libertés individuelles au Maroc et les résultats de l’OCP sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.
+L’Economiste+, qui s’attarde sur le secteur digital marocain, écrit qu’aujourd’hui, pour l’IA, le monde ne se demande plus s’il faut y être, mais dans quels délais.
Certains pays ont foncé, d’autres hésitent ou doivent composer avec les moyens du bord, constate le journal, estimant que l’une des principales vulnérabilités est justement d’ordre temporel, car sur ces transformations, il s’agit aussi de négocier la technologie en tant qu’objet politique.
Sur le continent, des puissances digitales se positionnent déjà, alors qu’au Maroc, les ambitions, notamment dans l’IA, sont encore conditionnées par le paysage de la R&D, lequel n’est pas très reluisant, constate-t-il.
« Il lui manque tout particulièrement une forte articulation public-privé à la fois dans l’élaboration des stratégies nationales et du financement. Dès lors, il ne faut guère s’étonner si à peine 1% du PIB y est consacré », note-t-il.
Le Gitex Africa ouvre ses portes ce mercredi à Marrakech, l’occasion pour le Maroc de renforcer sa visibilité et de saisir toutes les opportunités qui vont se présenter dont des financements qui serviront de boosters.
Il s’agit d’ “une nouvelle fenêtre de tir” à saisir, car “face à une concurrence acharnée, le temps pour le secteur digital marocain est compté”, relève-t-il.
+L’Opinion+, qui évoque les libertés individuelles au Maroc, estime que le tabassage d’un jeune homme célibataire à Rabat par ses voisins, sous le motif qu’il recevait dans son appartement une femme à laquelle il n’était pas uni par les liens du mariage, jette une lumière crue sur l’une des tares les plus symptomatiques de notre société : le non-respect des libertés individuelles et l’immixtion décomplexée dans l’intimité d’autrui.
Cet incident, qui suscite actuellement un énorme buzz sur les réseaux sociaux, revigorant au passage le débat constamment éludé sur les libertés individuelles, n’a certes pas encore livré tous ses secrets, estime la publication.
Quelles que soient les conclusions de l’enquête en cours, menée par le ministère public, aucun motif ne saurait justifier qu’une bande d’individus s’en prenne aussi violemment à un jeune homme isolé pour des considérations liées à la moralité, ou en guise de représailles contre ses supposés dérapages et abus de voisinage.
Car dans l’un comme dans l’autre cas, cela relève de la compétence exclusive des forces de l’ordre que tout un chacun peut saisir pour dénoncer du simple tapage nocturne, jusqu’aux agissements jugés offensants pour la moralité publique et attentatoires à la quiétude du vivre-ensemble, explique-t-il.
Dans un contexte national marqué par un relatif reflux des discours moralisateurs dans les sphères publiques et politiques, la tentative de lynchage d’un jeune homme au beau milieu de la capitale du Royaume, vient rappeler que ces discours comme leurs auteurs n’ont fait que changer de cadre puisqu’ils continuent à prospérer dans certains cercles fermés, et surtout dans les méandres des réseaux sociaux, relève-t-il.
Les Inspirations Eco+, qui s’intéresse au résultats de l’OCP durant le 1er trimestre 2023, fait savoir que le groupe OCP a démontré une rentabilité substantielle malgré un contexte de marché difficile. Le chiffre d’affaires pour cette période s’est établi à 18,281 milliards de dirhams (1 euro = 11 DH), malgré la baisse des prix de vente et des volumes dans tous les segments.
La marge brute s’est élevée à 9 milliards de dirhams, contre 15,8 milliards de dirhams l’année précédente. L’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization), lui, s’est établi à 4,6 milliards de dirhams contre 11,6 au premier trimestre 2022. En cause, la baisse des cours et de la demande, explique le quotidien.
«Les prix mondiaux des engrais phosphatés ont en effet continué de baisser, principalement en raison de la diminution significative des prix des matières premières, telles que le soufre et l’ammoniac, ainsi que d’une baisse de la demande dans la plupart des marchés importateurs, à l’exception du Brésil et de l’Inde», lit-on.
Dans cette logique OCP affirme que «malgré une plus grande accessibilité due à la baisse des prix des engrais, plusieurs marchés ont préféré différer leurs achats dans l’espoir de bénéficier de réductions de prix supplémentaires».
HA/APA