Le chef d’état-major des armées a apporté des précisions sur plusieurs décisions du président de la transition.
C’est très rare pour être relevé. Le chef d’etat major des armées guinéennes a accordé une interview à la télévision nationale. Un entretien inédit au cours duquel le général Sabiba Coulibaly a donné des réponses sur des actes posés par le chef de l’Etat ces derniers jours.
Par exemple sur la dissolution du bataillon de la sécurité présidentielle, le général Coulibaly a indiqué qu’il relève « d’une formalité administrative ». Il a rappelé que cette unité s’appelait Bataillon autonome de la sécurité présidentielle sous le règne de Lansana Conte (1984-2008).
Le chef d’etat major des armées a ajouté qu’à la mort du général Conté, les nouvelles autorités du pays, à leur tête le capitaine Moussa Dadis Camara ont créé le régiment Commando qui a remplacé le BASP. Successeur de Moussa Dadis Camara, alors victime d’une tentative d’assassinat par son aide de camp Toumba Diakité, le général Sékouba Konaté a redéployé ce régiment au camp Sarmoreya pour créer le bataillon des commandos en attente dans le cadre de la force africaine en attente.
Après l’investiture du président Alpha Condé en 2011, le bataillon de la sécurité présidentielle a été créé pour assurer sa sécurité jusqu’au 05 septembre 2021, a expliqué l’officier.
« A partir du 05 septembre 2021, les missions de protection du Président ont été dévolues au groupement des forces spéciales », a-t-il précisé.
Des lors, le bataillon de la sécurité présidentielle qui n’avait plus de mission officielle a été cantonné au kilomètre 36, dans la préfecture de Coyah.
« Pour l’ouverture des frontières avec les pays voisins, il y a eu une évaluation au cas par cas des risques que nous encourions en les ouvrant. A l’issue de ça, l’une des recommandations phares a été le fait qu’il faut renforcer le volume des forces (le long des frontières). C’est en ce moment que les éléments qui constituaient le BSP ont été déployés le long des frontières et dans certaines unités », a ajouté l’officier.
Depuis cette date, le bataillon de sécurité présidentielle ( BSP) est une unité qui n’existait plus de fait. Mais administrativement, en vertu du parallélisme des formes, seul un décret peut abroger un décret.
« Le décret qui avait mis le BSP en place n’était pas rapporté jusqu’à date. Les unités continuaient toujours à être administrativement listées sous le titre de BSP. Il était temps de mettre fin à cette situation. C’est pourquoi ce décret a été pris. C’est tout simplement dans le cadre d’une régularisation administrative. Ni plus ni moins », a indiqué le général Sadiba Koulibaly.
Le patron de l’armée guinéenne s’est aussi prononcé sur le Limogeage par le président de la transition du chef du Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix de Kindia.
« Il y a eu vol d’armes (au centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix). Une quantité d’armes a disparu dans le magasin d’armement du CMP. Quand une telle chose arrive partout dans le monde, le premier responsable, c’est le commandant de l’unité… il a été puni parce qu’il a manqué à ses responsabilités », a expliqué le chef d’état-major des armées.
ASD/ac/APA