Le général Abdourahamane Tiani a signé, jeudi, des décrets autorisant le Burkina et le Mali à intervenir militairement sur le sol nigérien « en cas d’agression » de la Cédéao.
Le gouvernement burkinabè a approuvé mercredi, un projet de loi pour l’envoi d’un contingent militaire au Niger, alors que la Communaute économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) menace d’y intervenir, pour déloger les nouvelles autorités soutenues par Ouagadougou et Bamako.
Les modalités et les conditions d’envoi des soldats sont déterminées de « commun accord » entre les autorités du Burkina et celles du Niger, ajoute le gouvernement.
Selon le ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, cette décision est plus « stratégique » et vise avant tout à défendre les intérêts du Burkina.
« Sans être belliciste, il faut dire que cet engagement se fait pour prévenir et mener au mieux notre lutte contre le terrorisme et répondre aux aspirations profondes des masses populaires burkinabè. Ce qui touche à la sécurité du Niger touche fondamentalement à la sécurité du Burkina Faso », a indiqué, le ministre d’Etat en charge de la Défense, le colonel-major Coulibaly au sortir du Conseil des ministres de ce mercredi 30 aout.
Le projet de loi sera soumis à l’Assemblée législative de Transition où, selon des observateurs, il devrait passer comme une lettre à la poste.
Le Burkina et le Mali avaient déjà déployé, vendredi 18 août 2023, des avions de combat pour « répondre à toute forme d’agression contre le Niger ».
Le 24 août dernier, le Président du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le général Abdourahmane Tiani, avait signé des ordonnances autorisant les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina et du Mali, à intervenir au Niger en cas « d’agression ». L’annonce a été fait au cours d’une mission conjointe à Niamey, des ministres des Affaires étrangères des deux pays voisins. Cette rencontre de haut niveau au cours de laquelle ont été discutés les voies et moyens de coordonner les actions en matière de défense et de sécurité entre les trois pays du Sahel central a été elle-même précédée par des rencontres entre leurs ministres de la Défense ainsi que les hauts responsables de leurs armées.
Des officiers supérieurs ainsi que des spécialistes des deux pays se trouvent depuis des jours à Niamey afin de planifier la riposte en cas d’intervention de la force en attente de la Cédéao.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient également convenu, début août dernier, de travailler ensemble pour réduire « les effets pervers » des sanctions économiques et politiques prises par l’organisation communautaire contre le Niger.
Au lendemain de la prise de pouvoir par la junte militaire, et suite à la décision des Chefs d’Etat de la Cédéao d’activer la force en attente pour intervenir au Niger, Bamako et Ouagadougou ont mis en garde que « toute intervention militaire contre le Niger sera considérée comme une déclaration de guerre » par les deux pays.
AYB/sd/ac/APA