Le plan stratégique de riposte du Togo contre le terrorisme qui veut pénétrer par le Nord du pays repose « sur trois pieds ».
La partie septentrionale du Togo, frontalière avec le Burkina Faso, est devenue la cible de groupes jihadistes depuis trois ans environ. Après avoir conquis une grande partie des territoires des pays du Sahel, ils veulent désormais étendre leur influence dans les pays du Golfe de Guinée tels que le Togo. Mais Lomé a décidé de répondre à la hauteur de l’affront.
Le président Faure Gnassingbé a indiqué récemment que les forces armées togolaises font subir d’éclatants revers à l’État islamique au Sahel (EIS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), deux groupes jihadistes qu’il identifie comme les principaux ennemis de son pays dans la lutte contre le terrorisme, sans que les populations n’en soient pas souvent informées.
« Ce n’est pas parce que nous ne faisons pas de communiqué que nous n’avons pas de succès. Nous avons des succès. Mais c’est indécent de célébrer la mort d’une personne. Parce que nous avons encore des valeurs telles que le sens de l’humanité. Donc nous taisons cela », a déclaré le chef de l’Etat togolais, répondant à des journalistes de la presse togolaise en marge de la célébration du 63e anniversaire de l’indépendance du pays.
Pour Faure Gnassingbé, 56 ans, le Togo qu’il dirige depuis la mort de son père, Gnassingbé Eyadema, en 2005, vit aujourd’hui « une forme de guerre » à cause des attaques récurrentes des jihadistes qui ont obligé l’Etat à organiser le relogement de certaines populations pour mieux assurer leur sécurité.
L’approche de Lomé
Cette opération est le troisième axe de la « stratégie » mise en œuvre par le Togo pour la lutte contre le terrorisme, précise le chef d’Etat. « Vous connaissez la caractéristique de nos frontières qui sont souvent poreuses. Nous avons déplacé un peu moins de 12.000 personnes. Malheureusement, c’est ce qu’on appelle parfois les réfugiés intérieurs. Ces gens sont pour l’instant placés dans des familles et nous avons renforcé les infrastructures sanitaires et éducatives pour les mettre à l’aise et apporter des vivres », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le premier axe stratégique est une réponse militaire qui allie graduellement « une posture préventive, défensive et offensive ». Dans un deuxième temps, « nous essayons de déradicaliser ou de prévenir la radicalisation des populations parce que ce sont des hommes, des jeunes, qui sont utilisés pour mener ces attaques », a souligné Faure Gnassingbé, appelant à la collaboration de ses compatriotes pour gagner cette guerre.
Un combat long avec des périodes de drame
Les Togolais « doivent s’attendre à un combat long avec des périodes de drame. Parce que c’est inévitable quand il y a la guerre. Mais je puis assurer mes compatriotes qu’il y aura la victoire au bout. Nous sommes déterminés à réduire ces bandes armées » terroristes en cendres, a affirmé Faure Gnassingbé.
ODL/ac/APA