Le chef de l’État ougandais a également imputé aux jihadistes de l’ex-groupe ADF la responsabilité des récentes attaques dans son pays.
Yoweri Museveni en veut encore à la Grande Bretagne et aux Etats-Unis d’avoir déconseillé le voyage en Ouganda à leurs ressortissants. Cela fait suite à l’attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF), devenues depuis 2019 la filiale locale de l’organisation Etat islamique, qui a fait trois morts dans le parc national Elizabeth Queen, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). « On m’a rapporté que les Américains, paniqués, ont conseillé à leurs citoyens de ne pas se rendre en Ouganda. Ils nagent dans l’erreur », a fustigé le président ougandais, mercredi 15 novembre, en marge d’une cérémonie d’enrôlement de 2000 policiers dans le district de Masindi, à l’ouest du pays.
Selon Museveni, les ADF sont à l’origine de l’incident qui a coûté la vie à deux touristes anglais et sud-africain ainsi qu’à leur guide ougandais. Mais ce n’est pas une raison pour lui de dire que le risque insécuritaire dans son pays est élevé à un point où des touristes ne pourraient plus s’y rendre.
« Si la situation était aussi grave, c’est nous qui devrions conseiller aux gens de ne pas venir en Ouganda et non les Britanniques et les Américains. Nous savons toujours ce que nous faisons », a-t-il protesté contre Londres et Washington avant de qualifier « d’une autre forme d’ingérence dans (leurs) affaires intérieures » les conseils donnés par « certains de ces acteurs ».
Poursuivant dans sa diatribe, le chef de l’Etat ougandais estime qu’« une partie du terrorisme en Afrique est soit créé, soit entretenue par certains de ces acteurs qui tentent de jouer les gendarmes du monde » qu’il n’a pas entièrement nommés.
« Le chaos en Libye et dans les pays environnants du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad) a été causé par certains de ces acteurs », a martelé Yoweri Museveni qui n’épargne pas l’Organisation des Nations unies (ONU). A l’en croire, « le projet de conservation du terrorisme dans l’est du Congo, depuis 20 ans, est le fait de l’ONU, qui est contrôlée par certains de ces acteurs par le biais de structures non démocratiques de cet organe, comme le Conseil de sécurité » de cette organisation internationale créée après la seconde guerre mondiale pour maintenir la paix et la sécurité internationale.
Yoweri Museveni souligne qu’il ne comprend pas que des responsables de « l’ONU puisse(nt) superviser et coexister avec des tueurs de Congolais et d’Ougandais dans l’est du Congo depuis 20 ans, sans que cela ne les dérange ». Le dirigeant ougandais est convaincu que des structures comme l’ONU sponsorisées par les grandes puissances ont « créé un espace libre » pour permettre aux insurgés de se rassembler, de s’entraîner pour voler les ressources du Congo, tuant au passage des Congolais, et de temps en temps des Ougandais tout en sapant l’avenir économique des populations des Grands Lacs ».
Après s’être fait connaître en tant que groupe extrémiste ougandais à leurs débuts, les ex-ADF se sont implantées dans l’est de la RDC où elles mènent des attaques contre des cibles militaires et civiles. Depuis 2021 également, les insurgés ont multiplié les actions sur le sol ougandais. En juin dernier, ils ont tué 37 écoliers à la frontière avec la RDC.
AC/odl/APA