L’insécurité dans cette région du Mozambique a entrainé la suspension du projet de gaz naturel liquéfié du géant français de l’énergie, TotalEnergies.
Plus de 46.000 Mozambicains ont été déplacés de leur domicile depuis le début du mois de février 2024, alors que les insurgés liées à l’Etat islamique (EI) multiplient les attaques dans la région troublée de Cabo Delgado, a déclaré l’Onu lundi.
Dans une mise à jour de la situation humanitaire, le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) a déclaré que 13.000 des personnes nouvellement déplacées ont été dispersées à l’intérieur même de Cabo Delgado, tandis que les autres ont été forcées de fuir vers la province voisine de Nampula.
« L’intensification des attaques en février par des groupes armés non étatiques a entraîné une augmentation des déplacements dans les districts de Macomia, Chiure et Mecufi de Cabo Delgado », a déclaré l’agence de l’Onu.
Les attaques menées dans le district de Chuire entre le 19 et le 21 février ont entraîné un exode vers le district voisin d’Erati, dans la province de Nampula.
Plusieurs partenaires de l’UNICEF ont suspendu leurs opérations dans les districts concernés en raison de l’insécurité.
Sur les 46.000 personnes déplacées ce mois-ci, plus de 27.699 – soit 60 % – sont des enfants, a indiqué l’UNICEF.
Elle précise que 5.650 autres enfants sont « déscolarisés en raison de la fermeture ou de l’utilisation d’écoles comme centres d’hébergement ».
Les évaluations préliminaires indiquent un besoin d’abris, d’eau, d’installations sanitaires de base et de fournitures telles que des kits d’hygiène, des moustiquaires et des articles ménagers de base.
Les insurgés ont fait des ravages dans la province de Cabo Delgado, riche en minerais, depuis octobre 2017, soi-disant pour forcer les autorités de Maputo à assurer une répartition équitable des richesses de la région.
Ces attaques ont contraint le géant français du pétrole et du gaz TotalEnergies à suspendre son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique, d’une valeur de 20 milliards de dollars américains.
Ce projet, qui est considéré comme l’investissement étranger direct le plus important d’Afrique à ce jour, a été mis en veilleuse en avril 2021 après que TotalEnergies a retiré tout son personnel du site à la suite d’attaques djihadistes dans la province.
Outre le développement de champs gaziers offshore, le projet comprend une usine de liquéfaction et une flotte de méthaniers spécialisés.
Selon les estimations, le projet devrait faire du Mozambique l’un des dix plus grands exportateurs de gaz au monde.
JN/fss/ac/APA