Un tel corridor permettrait à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) d’organiser un retour sûr, digne et volontaire des migrants vulnérables piégés au Niger vers leur pays d’origine, a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève, Christopher Gascon, Directeur de l’OIM pour l’Afrique centrale et orientale.
Au Niger, les troubles politiques, qui ont débuté fin juillet, ont exacerbé les vulnérabilités existantes, laissant des milliers de migrants, de déplacés internes et de communautés d’accueil dans un besoin accru de protection et d’aide nécessitant une action immédiate, alerte l’OIM.
A en croire cet organisme onusien, les fermetures de frontières et les restrictions de l’espace aérien ont déclenché des transformations dans les schémas migratoires, réduisant la migration vers l’extérieur et augmentant les mouvements internes, motivés par le besoin urgent de sécurité individuelle.
Partant de ce constat, Christopher Gascon, Directeur de l’OIM pour l’Afrique centrale et orientale, appelle à « l’établissement d’un corridor humanitaire (qui) facilitera également l’acheminement de l’aide dans les zones du Niger touchées par le conflit. »
Les autorités militaires de Niamey ont annoncé jeudi soir la suspension de toutes les activités des organisations internationales et ONG dans les « zones d’opérations » militaires en raison de la « situation sécuritaire du moment », mais sans préciser les régions concernées.
Les Nations Unies disent souhaiter « mieux comprendre ce que cela signifie et quelles sont les conséquences pour l’activité humanitaire », a indiqué la Directrice du Service de l’information de l’Office des Nations Unies à Genève, Alessandra Vellucci.
5 000 migrants bloqués dans des centres de l’OIM
En attendant, informe l’Onu, le personnel humanitaire entend « travailler sans relâche pour fournir de l’aide, en particulier dans les zones où la connectivité est limitée, en veillant à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin ». « L’OIM reste déterminée à soutenir les populations les plus vulnérables du Niger, où 4,3 millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, dépendent de l’aide », a affirmé M. Gascon.
Le Niger est confronté depuis plusieurs années à la violence des groupes jihadistes, dans sa partie sud-ouest, près des frontières du Burkina Faso et du Mali et dans sa partie sud-est près du bassin du lac Tchad et de la frontière avec le Nigéria.
Selon l’OIM, plus de 710.000 personnes, dont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, sont déplacées au Niger. Environ 5 000 migrants bloqués, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, bénéficiant d’une assistance dans les sept centres de transit de l’OIM, attendent une aide au retour volontaire, tandis que 1 400 autres attendent une aide à l’extérieur de ces centres, poursuit-elle.
ARD/ac/APA