A l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont repris les armes depuis fin 2021.
Le commandant de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est en République démocratique du Congo (EACRF), le général de division Aphaxard Kiugu, a organisé une rencontre avec les chefs de ses contingents à la suite d’une attaque contre un convoi ougandais plus tôt dans la journée du lundi 16 octobre, au cours de laquelle au moins deux soldats ont été blessés.
Le convoi ougandais se rendait de Kiwanja à Bunagana pour se réapprovisionner, lorsqu’il a été attaqué à Rukoro, dans la région de Burai, le long de la route Rutshuru-Bunagana, dans le Nord-Kivu, une province de l’est de la RDC dont une partie est confrontée à plusieurs groupes armés dans l’attente des élections générales de décembre 2023.
« Les troupes se sont battues et ont atteint leur destination avec succès », a déclaré la force régionale, ajoutant qu’une enquête était en cours pour identifier le groupe armé qui a tiré sur elles et le motif de l’attaque.
La réunion tenue par le général Kiugu avec les commandants des troupes du Burundi, du Kenya, du Soudan du Sud et de l’Ouganda s’est déroulée ainsi dans un contexte de « recrudescence des activités des groupes armés qui continuent de menacer les efforts de paix et de stabilité réalisés jusqu’à présent ». Déplorant ce fait, l’officier estime, dans un communiqué parvenu mardi à APA, avoir « pris note de la propagande accrue contre l’EACRF et a appelé les commandants à ne pas se laisser distraire mais à rester inébranlables dans la mise en œuvre du mandat de l’EACRF ».
Dans un second communiqué, l’EACRF a déclaré que l’attaque du convoi ougandais par un groupe armé inconnu dans la province du Nord-Kivu était un « acte de provocation odieux ».
L’armée ougandaise a précisé pour sa part lundi que les deux soldats étaient hospitalisés dans un état critique. « L’EACRF reste engagée dans la protection des civils conformément à son mandat, tout en faisant preuve de professionnalisme, mais elle a le droit d’assurer la protection de la force conformément aux règles d’engagement si les troupes de l’EACRF sont menacées dans l’exercice de leurs fonctions dans la zone d’opération conjointe au Nord-Kivu », a indiqué l’armée ougandaise.
Selon le porte-parole du contingent ougandais, le capitaine Ahmad Hassan Kato, le convoi logistique a été attaqué à Rukoro- Burai, dans le territoire de Rutshuru, aux alentours de dix heures. « Les troupes de l’UPDF ont tactiquement combattu avec acharnement l’embuscade et ont poursuivi leur mission jusqu’à Bunagana », a-t-il assuré.
Le capitaine Kato a noté que deux soldats de la paix ougandais ont été légèrement blessés à la tête et ont depuis été admis à l’hôpital de Kisoro pour y être soignés. Il a indiqué que les enquêtes sur l’incident ont commencé pour déterminer l’identité des assaillants qui s’en sont pris au convoi.
« Nous condamnons cet acte lâche contre les gardiens de la paix et nous avertissons que de telles attaques doivent cesser avec effet immédiat, sinon le mandat de l’EACRF donne aux gardiens de la paix le pouvoir de riposter en cas de légitime défense », a prévenu le capitaine Kato.
Les troupes ougandaises opérant dans le cadre d’une force régionale d’Afrique de l’Est (EACRF) sont entrées dans la ville frontalière de Bunagana, à l’est de la République démocratique du Congo, en mars de cette année, dans le cadre de la mission de supervision du retrait progressif du groupe rebelle M23, qui a conquis des pans entiers de territoires dans l’est du Congo depuis qu’il a repris les armes à la fin de l’année 2021.
CU/abj/lb/odl/te/APA