Les policiers éthiopiens sont généralement connus pour leur excès de zèle lorsqu’il s’agit de disperser des manifestants civils à Addis-Abeba et dans ses environs, mais cette fois-ci, ils ont organisé leur propre protestation discrète en refusant de se présenter au travail.
En Ethiopie, quatre-vingt-dix-huit officiers de police ont abandonné leur poste pour protester contre des arrestations massives présumées de résidents Amhara, ce qui a provoqué des tensions dans la capitale.
La commission de police d’Addis-Abeba a annoncé lundi que ses 98 membres avaient trahi leur devoir sacré de maintien de l’ordre en abandonnant leur poste.
Ils ont apparemment refusé de coopérer avec les autorités lors de l’arrestation de civils qui protestent contre la situation flagrante des droits de l’homme dans la région d’Amhara, où les troubles se sont intensifiés ces dernières semaines.
Les militants de droite ont accusé les forces de sécurité éthiopiennes de faire preuve de sévérité à l’égard des manifestants et des civils lorsqu’elles combattent les rebelles.
« La trahison est intervenue après des arrestations massives et d’autres pratiques, en particulier à Addis-Abeba, alors que les combats se poursuivent entre les combattants Fano et les forces gouvernementales dans la région d’Amhara », a déclaré à APA un officier de police sous couvert d’anonymat.
Des arrestations massives ont eu lieu à Addis-Abeba et l’on sait que des écoles ont été remplies de détenus.
Certains d’entre eux ont été libérés le mois dernier, tandis que d’autres ont été emmenés à Awash Arba et Awash 7, ainsi qu’à Hossana et dans d’autres régions où ils sont toujours détenus.
Bien que la police ait été utilisée pour procéder aux arrestations, ses membres se seraient lassés de la tâche colossale que représente la poursuite de leur détention.
Selon le commandant Zewdnesh Belay, directeur général du développement des ressources humaines de la ville, certains officiers de police ont refusé de reprendre leur travail au cours du dernier mois.
La lettre écrite par ce commandant ordonne aux policiers qui auraient été absents de leurs fonctions pendant plus de sept jours d’être licenciés et de remettre leurs objets avant d’être arrêtés et détenus pour insubordination.
Depuis mardi dernier, des officiers en uniforme qui ne font pas partie des protestations poursuivent le personnel policier protestataire.
MG/as/lb/ac/APA