Dans la matinée du 5 septembre 2023, un légionnaire français a tué un militaire venu pour des soins au centre de santé de l’armée française installée à Faya-Largeau.
D’après les premières informations qui circulent, tout est parti d’un malentendu entre un soldat tchadien et un infirmier de la force française installée à Faya-Largeau, dans le nord du Tchad.
Dans la matinée, vers 9heures, un militaire tchadien, venu pour des soins au centre de santé de la force française, aurait eu des incompréhensions avec l’infirmier français. La cause de la dispute n’est pas divulguée, jusque-là. Toujours d’après des sources diverses, le militaire tchadien aurait poignardé à trois reprises l’infirmier français avec un objet. Voyant son frère d’arme en sang, un autre légionnaire français qui se trouve à proximité, a ouvert le feu sur le patient devenu agressif. Malheureusement, il est mort sur le coup.
La tension
La nouvelle, parvenue à la population locale dans l’après-midi, a provoqué une tension. De centaines de personnes ont tenté de manifester occasionnant des échauffourées avec les forces de l’ordre tchadiennes. Plusieurs personnes parmi les manifestants ont été blessées et admis à l’hôpital de Faya.
Dans un direct Facebook, Ahmat Bedei Tolloumi, membre du conseil national de transition (parlement provisoire) et natif de Faya, a remis sur la table la question de la présence française au Tchad. Se trouvant actuellement à Faya, il a vivement condamné cet acte et a menacé de rendre le tablier. « Je pense que trop c’est trop. Soit justice soit rendue soit je démissionne du CNT. Le gouvernement de transition doit prendre des mesures nécessaires pour punir le présumé assassin sinon nous allons déloger cette force d’occupation sur notre territoire », a-t-il menacé. Une sortie qui lui a valu d’être interpellé par la Police nationale, en dépit de son immunité parlementaire.
Aux dernières nouvelles, la base de la force française est quadrillée par les forces de l’ordre tchadiennes. Une délégation dépêchée de N’Djamena se trouve actuellement sur place. Le calme est revenu, assure un habitant de la zone. Pour le moment, ni les autorités tchadiennes ni celles françaises n’ont communiqué officiellement sur le sujet.
CA/ac/APA