Les affrontements entre les partisans de l’opposant Yaya Dillo et les forces de défense et de sécurité sont la cause de cette coupure.
Vingt-quatre heures après la confirmation de la mort de l’opposant Yaya Dillo, un calme précaire règne sur N’Djamena, la capitale. La nuit du mardi et la journée du mercredi ont été troublantes pour les habitants du 2e, 3e et 4e arrondissement.
Les affrontements entre les partisans de Yaya Dillo, président du Parti socialiste sans frontière (PSF), et les forces de défense et de sécurité ont fait sept morts, selon un bilan communiqué par le gouvernement. L’opposant fait partie des victimes.
La confirmation de sa mort a provoqué de nouveau la panique au sein de la population qui craint des représailles de sa famille. L’appel du gouvernement à la reprise des activités ne rassure guère. Bien qu’aucun incident ne se soit produit après ces affrontements, la population est restée méfiante.
Certaines entreprises logées au centre-ville ont demandé à leur personnel non essentiel de rester à la maison jusqu’au lundi. Dans des services administratifs, déjà paralysés par la grève de la plateforme syndicale revendicative, c’est le désert.
Le dispositif de sécurité déployé autour de la Présidence est levé. Par contre l’accès à la direction de l’Agence nationale de la sécurité de l’Etat (ANSE) reste bloqué et sécurisé.
Au quartier Klemat dans le 2e arrondissement où se trouve le siège du parti de Yaya Dillo, la population est encore sous le choc. La violence des affrontements a provoqué un effet de traumatisme. Ce matin encore, un Caterpillar, escorté par des blindés de l’armée, a procédé à la démolition de l’immeuble abritant le siège du parti où l’assaut a eu lieu.
Dans le 8e arrondissement où logent les proches parents de l’opposant, un silence de cimetière, signe de deuil, règne. Le 1er arrondissement, où habitent la plus grande partie des Zaghawas, clan au pouvoir, est placé en alerte. Par crainte de représailles.
Des fouilles opérées par des forces de l’ordre dans différents carrefours de N’Djamena sont constatées dans la soirée du 29 février.
Dans les quartiers centre et sud de la ville, la vie suit son cours.
Suspendu depuis deux jours, l’Internet est rétabli vendredi 1 mars en début de soirée.
CA/ac/APA