La Fête du travail a été célébrée, ce mercredi 1er mai 2024 en Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays du continent et du monde.
Mamadou Soro, le secrétaire général de la Centrale syndicale ivoirienne Humanisme, a été célébré pour son élection en novembre 2023, à Nairobi, en qualité de 1er vice-président de la Confédération syndicale internationale – Région Afrique (CSI-Afrique).
L’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique) est une organisation syndicale panafricaine créée en novembre 2007 par la fusion de deux anciennes organisations syndicales africaines, la CISL-Afro et l’ODSTA.
La CSI-Afrique dont le siège se trouve à Lomé, compte aujourd’hui 107 millions de membres déclarés avec 116 centrales affiliées dans 52 pays africains. A l’issue du 5e Congrès ordinaire, l’Assemblée a élu comme présidente Mme Martha Molema du Botswana.
La mission de la CSI-Afrique est de renforcer les syndicats africains et de promouvoir les droits, la dignité et la prospérité des travailleurs africains. La CSI-Afrique œuvre pour la justice sociale, la paix, la démocratie et la protection de l’environnement à travers le continent africain.
Un défenseur des droits des travailleurs
L’accession de Mamadou Soro au poste de 1er vice-président de la CSI-Afrique témoigne de son engagement inébranlable envers les principes du syndicalisme et de sa vaste expérience dans la défense des droits des travailleurs.
Le président de la Convention de la société civile ivoirienne, Mahamadou Kouma, a salué un leader syndical de « vision, de mission » et surtout un homme d’action qui vient d’ailleurs de doter la Centrale syndicale Humanisme d’un siège flambant neuf, à Abidjan.
Devant plus de 1.000 syndicalistes ivoiriens, Mamadou Soro a fait état ce 1er mai 2024 de certaines « préoccupations urgentes », appelant le Patronat des ports d’Abidjan et de San-Pedro à appliquer le décret sur la revalorisation de la fonction des dockers et dockers transit, pris depuis cinq ans.
« Hier, ils ont voulu payer les salaires, mais ça n’a pas été possible », a-t-il fait savoir, prévenant que si rien n’est fait « l’ensemble des 32 organisations de dockers et dockers transit et des cinq centrales syndicales auront le même rythme et la même cadence ».
« Si les entreprises se portent mieux, le marché de l’emploi se portera à merveille. Il ne s’agit point d’éteindre les entreprises, mais de faire des propositions pertinentes à l’effet de voir les entreprises se développer davantage. Telle est notre ambition, notre démarche et notre vision », a déclaré M. Soro.
Pour lui, « il n’y a plus de temps à l’hésitation, il faut maintenant mettre en place le nouvel organe de gestion des dockers et dockers transit de Côte d’Ivoire, organe tripartite comprenant le Patronat, le gouvernement, les dockers et dockers transit ».
« Au moment où nous avons fini de négocier la revalorisation du SMIG et des salaires minima catégoriels, alors que les entreprises sont en train de s’exécuter, on note que c’est l’église catholique qui refuse d’appliquer les salaires minima catégoriels », a-t-il relevé.
Selon M. Mamadou Soro, les dirigeants des établissements d’enseignement de l’église catholique ont « sorti une nouvelle grille dite grille référentielle pour réduire et dégrader l’ancienne grille des enseignants, mais cela ne passera pas ».
Il a insisté qu’il faut une transformation de l’économie ivoirienne qui est à 80% informelle, afin de sortir plusieurs acteurs de l’informel, ce qui permettra aux employés de bénéficier du régime social pour les travailleurs indépendants et de profiter d’une pension de retraite.
M. Soro a appelé à la mise en place du Comité sectoriel et consultatif de la Fonction publique avant le 12 juin 2024 pour discuter des indemnités et des primes, parce que « certains ont des primes et d’autres sont laissés pour compte », estimant qu’ « il faut qu’on aille à l’harmonisation des grilles ».
Le représentant du Patronat ivoirien, M. Léopold Bodo, a pour sa part qualifié M. Mamadou Soro de « bâtisseur ». Il partagera qu’après de récents échanges avec le gouvernement, des décrets seront pris bientôt pour « faciliter l’application du Code du travail ».
L’inspecteur général, Kassoum Coulibaly, représentant le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, a, quant à lui, exprimé l’engagement de l’Etat ivoirien en faveur d’un travail décent et d’autonomisation des groupes vulnérables.
AP/APA