Ce nouveau dispositif se veut un outil d’aide à la décision pour les autorités afin de lutter contre la surpêche et permettre une disponibilité permanente des ressources halieutiques.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Université de Washington et Blue Matter Science Ltd se sont associés pour développer un outil d’évaluation de la performance des pêches (FPAT, en anglais), dont la Côte d’Ivoire est l’un des premiers pays d’implémentation.
Cet outil intervient dans le cadre de la mise en œuvre du Projet « Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO) ». Pour promouvoir cette initiative auprès des acteurs de la filière pêche, la FAO tient un atelier du 21 au 23 décembre 2023 à Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.
Selon M. Aboubacar Koné, administrateur national du Projet Initiative Pêche Côtière Afrique de l’Ouest (IPC-AO) à la FAO, l’organisation onusienne appuie la Côte d’Ivoire à promouvoir l’utilisation et la gestion durable de la pêche côtière, à travers cette approche innovante.
Cela, dira-t-il, vise à améliorer la gouvernance et à renforcer la chaîne de valeur des produits de la mer. Le FPAT est un outil qui vient permettre à l’Etat d’avoir des données, en temps réels, sur les stocks halieutiques afin de prendre des mesures pour garantir la durabilité de la ressource.
Sur la base de ces informations, le ministère de tutelle pourra adopter des politiques pour assurer le renouvellement des espèces halieutiques. Ce projet, exécuté par le Centre de recherche océanographique (CRO) de Côte d’Ivoire, vise la sardinelle et les thonidés, des espèces de poissons faisant partie des thons.
Dr Constance Diaha du CRO a expliqué que cet atelier a pour objectif de « corriger et de valider toutes les données recueillies au cours de la revue bibliographique sur la sardinelle et celles ajoutées à la suite des échantillonnages biologiques par les différents acteurs de la pêche et administrations intervenant dans la collecte des données de la pêche ».
Dans le déploiement des activités en lien avec ce nouvel outil d’évaluation de la performance des pêches, des sessions de formations sont prévues à l’intention des gestionnaires des données statistiques des structures en charges des ressources halieutiques dans le pays.
L’atelier devrait permettre de valider la matrice des indicateurs sur la pêche, d’apprendre aux acteurs de la filière à interpréter les résultats, à identifier des informations utiles et à utiliser l’outil FPAT pour la gestion de la sardinelle, a-t-elle poursuivi.
Cette session intervient après une première séance qui, aux dires de Dr Constance Diaha, était de « présenter l’outil FPAT », notamment comment on l’utilise et les résultats attendus. FPAT est un outil d’évaluation des performances de la pêche.
Ce second atelier devrait permettre aux acteurs de la pêche d’adopter des mesures idoines de gestion, les tailles appropriées des poissons qu’on peut pêcher et les filets requis pour éviter la surpêche, a-t-elle renchéri. L’outil FAT vise trois niveaux : économique, communautaire et écologique.
Le FPAT, outil d’évaluation de la performance des pêches, a aussi pour but de garantir la sécurité alimentaire. Les résultats qui seront produits par ce dispositif ont pour objectif d’orienter les décideurs sur l’état du stock de poissons afin d’améliorer le rendement de la pêche en Côte d’Ivoire.
Le Projet Initiative Pêche Côtière Afrique de l’Ouest (IPC-AO), conçu par la FAO, est financé par le Fonds pour l’environnement mondial et vise à permettre une exploitation durable de la pêche au profit des acteurs institutionnels et des communautés de pêche, à travers des approches holistiques.
Il intègre, par ailleurs, des approches telles que la cogestion, la prise en compte des instruments et des directives internationales auxquels la Côte d’Ivoire la Côte d’Ivoire est signataire. La Côte d’Ivoire fait partie des premiers pays à tester cet outil d’évaluation.
M. Aboubacar Koné a, d’ailleurs, fait observer que « c’est un outil facile d’utilisation et moins coûteux par rapport aux anciens outils d’évaluation ». Il a annoncé d’autres ateliers pour que les experts et gestionnaires de la pêche en Côte d’Ivoire puissent se familiariser à l’usage du FPAT.
Ces travaux devraient permettre à la Côte d’Ivoire de se doter, à terme, de textes réglementaires efficaces et pertinents en appui à une gestion durable des ressources halieutiques, à travers une revue des cadres légaux et des politiques de promotion du secteur de la pêche.
AP/APA