La culture du numérique, l’innovation technologique et digitale, s’imposent aujourd’hui comme un levier et une ressource essentielle pour la promotion de l’égalité du genre en Afrique.
Plusieurs femmes, venues de différents points du continent ont échangé ce jeudi 27 juillet 2023, autour de l’enjeu du digital lors d’un panel, à l’ouverture de la 2e édition du Forum international du leadership et de la responsabilité de la femme dénommé WELA, qui se tient du 27 au 28 juillet 2023, à Abidjan.
L’édition 2023 de WELA (Women Empowerment Leadership Agora), portait sur le thème « L’innovation technologique et digitale, levier de l’inclusion sociale et économique des femmes en Afrique »; et a mobilisé des centaines de femmes.
Cet espace, selon Mme Myranda Dekou, la Commissaire générale de ce forum, vise à promouvoir une nouvelle génération de femmes engagées dans la construction d’une Afrique émergente, en faisant de ces femmes un « moteur de la croissance » pour leur communauté.
Il vise, en outre, à renforcer entre autres les capacités des femmes en entrepreneuriat, en business management, en personal branding. La cible étant les femmes dirigeantes, cadres en entreprise, les femmes entrepreneures et porteuses de projets.
Procédant à l’ouverture du forum, le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Laurent Tchagba, parrain de l’évènement, s’est dit militant de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, car les femmes ont beaucoup de potentiels et de compétentes pour relever les défis du développement.
Laurent Tchagba notera que les femmes, en Afrique, n’ont pas été suffisamment été associées à l’atteinte des résultats, au niveau des responsabilités les plus élevées. Mais, si dans les années antérieures cela se justifiait par leur faible scolarisation, aujourd’hui l’éducation devrait couvrir le pays avec une emphase sur la jeune fille.
« Il est donc nécessaire de faire leur promotion dans un cadre formel qui va aider à consolider leur formation afin de prendre leur place (dans l’élan du développement), alors il y a donc matière à reconsidérer le positionnement de la femme (…) et cela doit se faire sans démagogie », a-t-il déclaré.
Moussa Diarrassouba, le directeur de cabinet du ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, a soutenu qu’en Côte d’Ivoire, le poids économique des femmes ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Il représente presque la moitié de la population et plus de 60% de la main d’œuvre agricole.
« L’entrepreneuriat féminin est perçu ces dernières années comme une stratégie à part entière dans les efforts de gouvernance de notre pays et comme un levier puissant pour impulser la croissance économique et sortir les femmes de la pauvreté », a-t-il poursuivi.
Des études récentes, montrent que le nombre de femmes utilisant un téléphone mobile en Afrique Subsaharienne est inférieur à 15% par rapport à celui des hommes, ce qui crée un faussé numérique entre les genres en matière d’accès aux TIC et aux opportunités économiques associées.
Des délégations de femmes venues du Burkina Faso, de Djibouti et du Cameroun pour partager leurs expériences digitales. Leur parcours montre que le digital est une ressource inestimable pour ouvrir de nouvelles perspectives et surmonter les barrières géographiques et socio-culturelles afin d’accélérer à l’égalité du genre.
Mme Safia Elmi Djibril, vice-présidente du Parlement de Djibouti, a cours du panel, souligné que l’accès à l’Internet et à l’éducation constituent une problématique majeure, ainsi que l’accès aux outils du numériques. Un problème similaire dans plusieurs pays africains.
La directrice chargée du Genre et de l’équité au ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l’enfant, Mme Florence Tanoh, a exhorté les femmes à avoir la culture du numérique et oser utiliser des terminaux intelligents afin d’intégrer des applicatifs dans leurs activités.
Femme leader, l’Ivoirienne Mariam Dao Gabala, a fait observer que le digital est un puits d’opportunités et est aujourd’hui en train de transformer les emplois. C’est pourquoi, il faut intégrer le digital dans son process entrepreneurial.
Mariam Dao Gabala a insisté que l’Internet doit être moins cher pour offrir l’opportunité à tous, surtout les femmes en zone rurale, afin d’intégrer le numérique dans leur mode de vie, une conditionnalité pour opérer dans tous les champs d’activités à l’avenir.
La révolution digitale transforme tous les secteurs et il est impératif de se former pour être compétitif au risque de se voir éjecter par des écosystèmes, a-t-elle conseillé. Des jeunes filles Burkinabè ont, par ailleurs, témoigné comment elles opèrent aujourd’hui avec leur smartphone sur les réseaux sociaux pour gagner leur vie.
Cet événement a également réuni des institutions internationales, dont l’ONU Femmes Côte d’Ivoire, qui soutient le Forum international Wela 2023 pour l’autonomisation des femmes et des filles à travers l’innovation technologique et digitale.
AP/APA