Cette nouvelle méthode vise à décupler la production des agriculteurs.
« Nous avons perdu nos maisons, nos moyens de subsistance, tout ! Nous avons dû fuir avec les femmes enceintes et les enfants pendant des semaines, allant d’un village à l’autre. Pas de nourriture, pas de médicaments, rien », geint Murtala.
Avec le retour d’une paix relative dans le village de Rafin Bauna, Murtala et de nombreux agriculteurs déplacés sont retournés ensemencer leurs terres, retrouvant ainsi leur principale source de revenus. Le CICR soutient 300 d’entre eux avec une nouvelle technologie d’irrigation au goutte-à-goutte. Des agriculteurs sélectionnés ont été formés et ont reçu des outils, des pompes à eau et des pulvérisateurs à dos pour le projet pilote d’irrigation qui sera mis en œuvre dans trois ans.
Selon l’information rapportée par le groupe APO au nom du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la technologie agricole vise à doubler la production des agriculteurs et à améliorer l’efficacité de l’énergie et de l’eau en remédiant à la pénurie d’eau qui a entraîné une forte concurrence pour l’accès aux points d’eau au sein des communautés agricoles et entre les agriculteurs et les éleveurs, ce qui a donné lieu à des affrontements et à des violences.
Aujourd’hui, la famille de Murtala a suffisamment de nourriture, il peut payer ses besoins de base et ses enfants peuvent retourner à l’école.
« En tant qu’agriculteur, le soutien du CICR à l’irrigation au goutte-à-goutte nous a donné un nouveau moyen de survie. C’est plus facile, avec moins d’efforts, moins de coûts, et le résultat est une récolte abondante », a salué Murtala.
Avantages de la nouvelle technologie
« Cette nouvelle technologie réduit la pénibilité du travail, économise l’eau, lutte contre les mauvaises herbes et les maladies, réduit le coût général de production, double la production et est adaptée au climat », explique Léger Luc Manga, agronome du CICR au Nigeria.
« L’entrepôt du CICR à Jos, au centre du Nigeria, est le centre névralgique de nos activités, avec une superficie de 3.995 m². Sa situation stratégique au centre du pays nous permet d’acheminer facilement l’aide humanitaire, notamment les vivres, les semences et d’autres équipements agricoles, aux populations touchées dans le centre-nord et le nord-est du Nigeria », ajoute Mohamed Suleiman, responsable de l’entrepot du CICR au Nigeria.
Pour lui, « faire en sorte que le matériel agricole parvienne à 300 agriculteurs dans les plus brefs délais et en bon état a nécessité un travail logistique énorme mais efficace de la part du CICR ».
GIK/fss/ac/APA