Cette 3ème édition qui a regroupé plus de 1.200 participants, se déroule du 24 au 25 avril 2023 sur les bords de la lagune Ebrié, autour des solutions qui favorisent la sécurisation de la transformation numérique en Afrique.
Avec plus de 300 experts en sécurité informatique et plus de 45 entreprises privées et organisations publiques, le Cyber Africa Forum (CAF), se veut un rendez-vous de référence en matière de sécurité et de confiance numérique en Afrique.
Le ministre ivoirien de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly, représentant le Premier ministre Patrick Achi, a procédé ce lundi 24 avril 2023 à l’ouverture de l’édition 2023 de Cyber Africa Forum (CAF), en présence de plusieurs ministres et autorités de régulation du secteur sur le continent.
Pour lui, le thème de cette 3ème édition de Cyber Africa Forum intitulé « Enjeux, acteurs et partenaires : quelles solutions pour sécuriser la transformation digitale de l’Afrique ? » pose la problématique d’une solidarité pour la recherche d’une solution globale.
« Il est donc essentiel que nous travaillions ensemble pour protéger nos systèmes, nos données et nos identités », a lancé Amadou Coulibaly, pour qui l’État a une double responsabilité, celle de protéger sa souveraineté et celle de mettre en place un cadre nécessaire pour la protection des organisations, des personnes et des infrastructures critiques.
Cela passe par l’opérationnalisation d’une Stratégie nationale de Cybersécurité, l’adoption des lois et règlements, la mise en place de dispositifs de veille sécuritaire et de réponse aux incidents, les audits de conformité, la coopération, la formation et la sensibilisation des personnes, a-t-il partagé.
En Côte d’Ivoire, en 2021, le coût de la cybercriminalité était évalué à environ 6 milliards de FCFA avec 5 000 plaintes reçues par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité, et un taux de résolution de 50% environ, ce qui en fait un ratio élevé, a-t-il poursuivi.
Selon le cabinet Verified Market Research, le marché de la cybersécurité au Moyen-Orient et en Afrique qui était évalué à 5,92 milliards USD en 2018 devrait atteindre 17,30 milliards USD d’ici 2026. Ce qui montre l’importance du futur besoin de protection qu’expriment les entreprises et les gouvernements.
Le commissaire général de Cyber Africa Forum, l’Ivoirien Franck Kié, a fait savoir que l’année 2022 a été marquée en Afrique par une réelle augmentation du volume de menaces cyber, qui se sont poursuivies en 2023. Cette menace s’accroît avec l’accélération de la digitalisation dans les différents secteurs d’activités.
Les cybercriminels ont sévi sur le continent, avec environ 1.848 attaques par semaine ciblant une organisation en Afrique contre 1.164 dans le monde, a-t-il ajouté, évoquant le “hack” de l’ARTP au Sénégal, avec un vol de près de 150 Go de données personnelles.
Les cyberattaques ont des conséquences graves pour la vie privée des citoyens, la sécurité nationale, la réputation des entreprises et des gouvernements, et même la stabilité politique. C’est pourquoi, dira-t-il, la lutte contre la cybercriminalité doit être « une priorité absolue ».
Des initiatives régionales telles que la convention dite de Malabo de l’Union Africaine sur la cyber sécurité et la protection des données à caractère personnel, ainsi que la stratégie commune de la CEDEAO contre la cybercriminalité ont aujourd’hui permis de renforcer la collaboration régionale.
« Mais, nous devons aller encore plus loin, et nous n’aurons de cesse de le répéter. Au sein de nos pays, les gouvernements doivent travailler en étroite collaboration avec les entreprises et les organisations pour renforcer la sécurité de leurs systèmes informatiques et réduire les risques d’attaques », a lancé M. Franck Kié.
L’évènement a enregistré, entre autres, la présence de Mme Aurélie Adam Soule Zoumarou, ministre béninois du Numérique et de la digitalisation, M. Akodah Ayewouadan, le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement de la République du Togo.
Il a également vu la participation de M. Désiré Cashmir Kolongele Eberande, ministre du Numérique de la RDC, M. Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement de la RDC, M. Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’économie numérique du Congo ; et Alain-Richard Donwahi, le président de la COP 15 CNULCD.
Le Prix Léon Konan Koffi initié par ce forum et visant à honorer une personnalité qui œuvre pour la promotion de la cybersécurité en Afrique, a été décerné au président de la République de Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara, pour ses efforts dans ce domaine.
AP/APA