La mise en œuvre du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP, sigle anglais) doit permettre le développement d’une industrie locale capable de fournir le matériel nécessaire au déploiement des parcs éoliens et solaires selon plusieurs acteurs.
Le 22 juin 2023, à l’occasion du Sommet pour un nouveau pacte financier tenu à Paris, le Sénégal et le groupe des partenaires internationaux, composés de l’Allemagne, la France, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, ont lancé le partenariat pour une transition énergétique juste (JETP, sigle anglais). Son objectif est de soutenir les efforts de Dakar en matière d’accès universel à l’énergie et de consolidation d’un système énergétique sobre en carbone, résilient et durable.
Pour permettre l’accélération de ce déploiement d’énergies renouvelables, les partenaires internationaux et les banques multilatérales de développement mobiliseront, pour une période initiale de 3 à 5 ans, à partir de 2023, 2,5 milliards d’euros de financements nouveaux et additionnels. Des fonds supplémentaires pourront être mobilisés durant et au-delà de cette période pour soutenir les ambitions sénégalaises.
Ce partenariat permettra de porter la part des énergies renouvelables en capacité installée à 40 % du mix électrique sénégalais d’ici à 2030, contre un peu plus de 32 % actuellement. Cette nouvelle phase de développement des énergies propres devra cependant être accompagnée d’un transfert de technologies, a plaidé, jeudi à Dakar, le secrétaire chargé à l’administration, qualité et norme du Conseil patronal des énergies renouvelables du Sénégal, Youssouf Ndiaye.
« Il est important que nous puissions parvenir à favoriser les transferts de technologie dans l’exécution de ce projet. Ceux qui l’ont précédé dépendent, pour la plupart, des technologies importées. Celles-ci peuvent ne pas être adaptées, mais aussi d’un coût très élevé par rapport au pouvoir d’achat du Sénégalais lambda », a indiqué M. Ndiaye.
S’exprimant, jeudi à Dakar, à l’ouverture du premier forum national sur la transition énergétique au Sénégal, Youssouf Ndiaye a fait savoir que le pays de la Teranga a des ingénieurs d’énergie renouvelable, des techniciens supérieurs, mais il dépend toujours des technologies qui sont faites ailleurs. « Il faut qu’il ait cette politique d’inversion afin de faciliter la mise en place de structures locales à même d’adapter ces technologies à l’utilisation efficiente dans les contrées où nous intervenons », a-t-il martelé.
Abondant dans le même sens, Thaddée Adiouma Seck, chargé de programme à l’ONG Natural Justice, a exhorté les pays africains à parler d’une seule voix pour appeler les principaux émetteurs à la solidarité et au sens de la responsabilité.
Pour lui, les pays émetteurs, premiers responsables de la dégradation de l’environnement, doivent faire l’effort le plus substantiel en facilitant l’accès au financement pour les pays africains, mais aussi en amorçant un transfert fiable et viable des technologies.
« Il ne sert à rien que la planète se projette dans une nouvelle ère énergétique et que l’Afrique, encore une fois, reste à la traîne. Si aujourd’hui le transfert technologique n’est pas effectif, nous allons vivre les mêmes affres que le secteur des énergies fossiles et ce serait vraiment dommage pour notre continent », a alerté M. Seck.
Dans la mise en œuvre du JETP, le secteur privé national devra jouer un rôle central. Youssouf Ndiaye est d’ailleurs convaincu que « les 2,5 milliards d’euros que va acquérir cette initiative dans sa phase d’exécution, peuvent être améliorés et en même temps contribuer à l’atteinte de l’objectif de la couverture universelle d’ici 2025 si nous essayons d’inclure davantage le secteur privé. »
ARD/ac/APA